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Ces derniers temps, les choses furent bien mouvementées. Moi qui inspirais à une vie relativement calme, on ne pouvait pas dire que je fusse gâté sur ce point. Toutes ces rencontres, ces aventures furent bien riches. Mais, allais-je donc me plaindre pour tous ces moments forts en émotion ? Sans doute que oui, enfin un peu. Pour le principe. Et la situation n’allait pas s’arrêtait là. Non, mes périples allaient se poursuivre et ceux, jusqu’à ma mort. Est-ce une malédiction des dieux jaloux de mes talents ? Ou un don caché du ciel voulant m’apporter quelque chose pouvant mettre utile ? Le temps nous le dira. Mais revenons donc à cette nouvelle péripétie qui m’attendait ce jour-là.

Ceci s’était passé en fin de journée. Vous voyez, à ce moment précis où vous vous dites que finalement, vous passeriez une journée sans heurt. Et là, Bim ! Quelque chose vous tombait sur la tronche. Alors que je terminais justement de compter la caisse et voulu fermer, un coup de fil vint me déranger. Mes yeux manquèrent de sortir de leurs orbites quand je reconnus le numéro. Alec… Alec Winshester. Tel Hamlet recevant le fantôme de son père, ce sorcier cherchait à me contacter pour quelque chose. Quel que soit ses désirs, je préférais l’ignorais, refusant l’appel et poursuivant ma besogne.

Oui, j’en voulais énormément à cette momie desséchée. Soit, notre rencontre ne s’était pas faite de manière civilisé, normal pour un gars comme lui. Mais nous avions fini par nous entendre, et pendant un bref moment, je crus que nous pouvions nous dire « ami ». Mais un ami ne vous ignorait pas pendant des mois, vous laissez vous inquiéter et devenant injoignable. Et voilà qui revenait d’entre les morts. Sans doute désirait-il me demander un service, comme la dernière fois avec Lily la folle. Certainement pas pour boire un thé et plaisanter autour d’une table. Non, je me faisais des films.

Pourtant, ce dernier ne me lâcha pas, et me laissa même un message. Et malgré la rancune que je gardais dans mon cœur à son encontre, la curiosité l’emporta. Que pouvait-il vouloir me dire ? Au moins, en l’écoutant je serais fixé pensais-je. Mais non, il disait vouloir me revoir. Méfiant, je soupçonnais une intention cachée, car ma colère de descendait pas. Pourtant, j’eus comme le sentiment qu’il y avait un problème par le son de sa voix. Râlant un bon coup, je me résignais à le rendre visite chez lui. Toutefois, je comptais bien mettre les points sur les I, dire ce que je pensais. Et rien à faire de ses tours de magie de Kermesse.

Passant sur les détails de ma course, j’entrais directement chez lui sans ménagement. Pourquoi serais-je poli ? Non, j’étais bien trop furieux, et comme je le soupçonnais, il se cachait dans son appartement à l’arrière. Et croyez-moi, mon ton ne fut pas du tout courtois.

"Tu as un sacré culot de m'appeler ! Monsieur disparait comme ça et le voilà revenu en fleur ! Tu crois que je suis à ton servi.."

Je me tue et fusse comme pétrifier en voyant ce corps allongé. C’était bien Alec qui était là, pourtant, malgré ma colère, je ne pouvais me cacher que le sorcier n’allait vraiment pas bien. Il avait une sale tête, pire qu’avant ! Et on aurait cru qu’il sortait tout droit d’une bagarre dans une rue. "Alec ?" L’appelais-je, mais il n’eut la moindre réaction. Alors, me penchant au-dessus de lui, je vérifiais sa température, son état en général avec la main sur le front. Et ce n’était guère rassurant. Mon Dieu, dans quoi s’était-il encoure mit celui-là. Oublions donc la rancune et les mots forts, car là, il y avait plus important. Très vite je me précipitais dans ce qui ressemblait à une cuisine. Je n’étais pas un aussi bon médecin que notre ami, mais j’avais quelques connaissances. Surtout en fortifiant dont j’en fis en thé.

Les herbes furent mises dans de l’eau bien chaude et je servis le tout devant cette andouille, sur une table basse. Prenant juste un fond, je vins à soulever la tête de ce dernier contre moi, pour verser un peu de ce breuvage dans sa bouche. Avec un peu de patience, la boisson l’aidera à se remettre un peu, et le reste qu’il boira finira le travail, en théorie. Laissant donc les choses faire, je m’installais tout près de lui, veillant sur son état.

Croyez-le ou non, mais même si je lui en voulais énormément, je ne pouvais m’empêchais de lui sourire, heureux de le revoir et inquiet de ce qu’il avait. J'essayais même de le mettre à l'aise, avec couverture, et retirer ses cheveux trempés par la sueur sur le frond. Et quand ce crétin ouvrit enfin les yeux, je le saluais en levant ma propre tasse.

"Bien dormi la belle au bois dormant ?"

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Alec se remit à faire de l’humour, ce qui était bon signe et ne manqua pas de me faire sourire. Cela démontrait que tout était entrain de s’arranger et que cette canaille allait très vite se remettre. Chose qui me rassurait car je me disais qu’ainsi, je pourrais le torturer et le faire souffrir afin de lui apprendre qu’il n’était pas de bon goût de me laissait sans nouvelle et me faire mourir d’inquiétude. C’était de l’humour rassurez-vous, enfin un peu…

Le Zauberbiest tenta de m’expliquer quelque chose à travers ses larmes, mais c’était difficile de comprendre le sens de ses mots. Me levant, je cherchais à le rassurer, à l’aider à se calmer, mais hélas, il fit quelque chose qui manqua de me mettre hors de moi. Alec usa de ses pouvoirs pour ramener la tasse à lui pour la boire, et je ne manquais pas de lui dire en le grondant un peu :

"Ne fais pas l’idiot pour une fois ! Tu devrais te ménager un peu."

La preuve, rien que cet effort suffisait à le faire souffrir, et je m’empressais d’aller le rejoindre, m’installant près de lui, m’asseyant juste à côté. Maintenant que je l’avais retrouvé, il était hors de question que je le laisse me claquer dans les pattes maintenant. Là, je ne pensais qu’à son bien-être.

"Il te faut quelque chose en particulier ?"

Vraiment, des fois je me surprenais. Car ce n’était pas l’envie de lui arracher la tête et rependre ses tripes qui me manquais. Paradoxalement, je voulais le revoir très vite sur pied, pas que pour me venger, mais aussi pour retrouver l’Alec que je connaissais. Il m’agaçait au plus haut point, mais… Je tenais quand même à lui. Il n’y a qu’en pensées où je me montrerais si attaché à cet idiot, et pourtant… Pourtant s’il lui arrivait quelque chose comme là je me mis à imaginer les pires choses qui auraient pus lui arriver j’aurais pu… Enfin bref.

"Tu dois vraiment te reposer un peu avant ok ? Je m’occupe de tout. Après tu pourras t’expliquer compris ? Sinon je te frappe." Le menaçais-je en levant le poing.

Bien entendu, cela pouvait sonner plus comme de la plaisanterie, car là, j’avais bien sûr l’envie de lui en coller une qu’il n’oublierait pas, mais en fait, j’avais surtout le désire de le serrer dans mes bras, si heureux de le revoir en vie… Si en faisant ça je lui détruisais quelques os, ce serait drôle en fait non ?

D’ailleurs, c’était tout moi ça, un vrai paradoxe émotionnel qui pouvait à la fois aimer et haïr une personne. Pour vous expliquer comment cela marche, nous prendrions des jours de textes sans stop. Et ce serait très vite prise de tête. Alors, prenons donc les choses comme elles venaient et nous verrons bien. Car même pour moi, les choses n’étaient pas bien définis. Car après tout, j’eus imaginé qu’en réalité Alec s’était moqué de moi, qu’il m’avait abandonné me traitant comme un pseudo ami jetable. Mais cela semblait être tout autre chose, enfin nous verrons quand cette andouille se sera expliquée.

Toutefois, si quelqu’un lui avait vraiment fait du tord entre temps, comptez sur moi pour le lui faire regretter…

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J’aurais préféré que cet abruti se repose. Qu’il fermât les yeux se dormait un peu pour retrouver des forces. Mais il préféra parler, se confier. Il en avait besoin, et je laissai donc Alec faire. Assis à côté de lui, je l’écoutais narrer son histoire. Et même si je gardais comme préférence le voir prendre soin de lui avant, je demeurais curieux de savoir dans quels sales draps il s’était fichu pour s’être absenter aussi longtemps. Et, je ne fus pas déçu.

Tout ce qu’il me racontait me paraissait incroyable. Digne d’un film d’action avec Jason Statham. Et pourtant, du peu que je connaissais de l’herboriste, cela ne m’étonnait pas plus. En réalité, je ne remettais pas en doute ses paroles, j’étais tout disposer à le croire. Et bien justement, croyez-le ou non, mais je fus touché par sa grande mésaventure. Surtout le passage où je découvrais l’existence de cet intime d’Alec, mort de façon atroce. Et ce n’était pas tout, je découvrais aussi une autre facette du Zauberbiest, bien plus noir que je l’aurais soupçonné. Beaucoup me diraient que c’était normal, un sorcier sadique et sanguinaire, une bête monstrueuse qu’était Alec. Mais moi, je leur claquerais la porte au nez. Car je trouvais cela normal. Qu’aurais-je fait à sa place ? N’aurais-je pas massacré plein de monde en lien à ce drame, rompant mon principe de ne jamais tuer ? Ou bien, me contenterais-je juste de torturer, c’était à réfléchir.

Quand Alec eut fini, il versa une larme, encore écorché par toute ce qui venait de lui arriver. Et pour moi, c’était justement la goute d’eau de trop. Ne pouvant me retenir, je m’agrippais à son coup, et pleura à mon tour sur son épaule. Peu importe comment il le prendrait et si mon image changerait à ses yeux. J’étais bien trop chambouler par ce qui venait de lui arriver, et si heureux de le retrouver. Il m’avait manqué. Je ne serais dire pourquoi, mais je tenais à lui sans pouvoir l’expliquer.

"Je me doutais que tu t’étais mis dans de sales draps." Soufflais-je pour le taquiner et détendre l’atmosphère.

Mais je ne le lâchais plus, j’aimais le savoir là, près de moi, le sentir dans mes bras. J’étais rassurer. C’était aussi, comme si j’avais peur que très vite, il venait à disparaitre à nouveau, et me laissant seul. Car un coup de plus du genre, et j’aurais craqué à n’en pas douté. Etouffant un sanglot, je lui fis la confidence suivante, alors que ma tête resta coller sur son épaule.

"J’avais même cru que tu étais… Enfin que tu fus..."

Non. Ces mots étaient trop lourds, je ne pouvais les prononcer, de peur de déclencher une sorte de sortilège qui rendrait cette crainte vraie. Soyons honnête, je n’avais pas beaucoup d’ami. Et d’ordinaire, je ne m’en plaignais pas. Tout le monde ou presque me paraissait idiot, inintéressant, lâche, infidèle, traitre même ! Alors, quand je trouvais la perle rare, j’y étais accroché. Alec a bien failli rejoindre la catégorie de ceux que je ne pouvais sentir. Et pourtant, il avait su me dévoiler qui, il était, me faire voir les choses autrement. Et encore, jamais je n’aurais osé dire ce que je ressentais pour lui, à quel point j’y tenais. Mais à présent, cela n’eut plus la moindre importance.

"Tu m’a manqué" Lui disais-je en le relâchant finalement, me faisant un peu violence, avant de lui donner un petit coup de poing sur le bras en le justifiant "C’est quand même mérité. Et tâche de ne répéter tout cela à personne ok." Suivis d’un petit rire.

Je ne m’éloignais pas par contre, préférant rester à côté de lui, d’assumer mon rôle et de le soutenir du mieux que je le pouvais. Au moins, ces ennemis étaient loin à l’autre bout de la planète. Par contre, la perte de ses proches étaient si violente, j’espérais pouvoir l’aider dessus, lui apporter le soutient dont il méritait.

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M onsieur Alec Winshester faisait de l’humour noir, et il fallait avouer, que c’était rassurant. Il allait un minimum bien, et je ne pus même m’empêcher de lâcher un petit rire étouffé. Ses remarques, son sarcasme, tout lui m’avait manqué, et loin de m’en plaindre, je fus rassuré et heureux de tout retrouver, de LE retrouver. Enfin, la joie fut de courte durée, quand je vis qu’il allait vraiment mal, sa tentative de plaisanterie le fit souffrir, il n’était pas encore bien remis, et de suite, je venais le soutenir doucement. J’ignorais si cela pouvait lui apporter le moindre soutient, mais je pensais que sentir la présence et l’aide d’un proche, cela le réconforterait.

Par la suite, Alec devenait plus sombre, plus névrosé. C’était normal d’éprouver cela. Après une pareille expérience, qui ne deviendrait pas sombre ? On pouvait sentir la colère, la tristesse, le doute habitaient aussi bien dans son cœur que dans ses mots. Que devais-je faire ou dire ? Jamais je n’eus à aider qui que ce soit dans pareil situation, j’ignorais complétement quoi faire. Devrais-je laisser parler aussi mon cœur, ou faire appel à la raison ? En y réfléchissant, les deux n’étaient pas incompatibles. Car le cœur, ou l’amour en général, était la motivation d’aider à raisonner son prochain.

"J’ai eus peur de te perdre une fois, je ne veux pas te perdre pour de bon une seconde fois."

Alec m’avait convaincu justement de la droitesse de son cœur, qu’il n’avait rien à voir avec ses semblables psychopathes. Mais tous les Wesen étaient victimes de la même maladie, celle qui vous poussait à agir comme la bête qui dormait en vous. Nous étions tous dotés d’une incroyable puissance, pouvant mettre en pièces une armée humaine entière. Et cette force, aussi envoûtante qu’une sirène, nous tentait chaque jour à lui succomber. Un Zauberbiest était bien plus puissant qu’un dragon en règle générale, je n’osais imaginer combien cela pouvait être dur pour lui.

"Je te connais Alec. Tu es quelqu’un de bien, le cœur sous la main. Tu m’as prouvé qui tu étais, et c’est pour ça que je t’apprécie beaucoup. Alors non, tu ne perdras pas le contrôle car crois moi, je serais là, je te soutiendrais, t’aiderais, même si je devrais t’en coller plus d’une pour ça."

Un peu d’humour aussi, pour aider à supporter ce moment. Avais-je dit ce qu’il fallait ? Une erreur fut-elle commise ? J’espérais que non, car je faisais de mon mieux pour le soutenir et le réconforter. Bien entendu, je ne m’attendais pas prononcer une formule magique qui ferait se sentir mieux en une seconde et que tout irait comme avant. Ce sera sans doute un processus long et épuisant. Mais je me sentais prêt à le vivre à ses côtés, toujours l’aider, ne pas l’abandonner. Et pour preuve, je le repris dans mes bras. La vache ! Je ne pouvais plus m’en empêcher, j’aimais tellement le sentir contre moi, déjà pour me rassurer qu’il fût toujours des vivants, mais aussi, comme pour absorber sa peine et la faire mienne afin de le soulager.

"Je t’aime mon pote, et ça, je ne le dis pas à tout le monde."

Au point où nous étions, il a dut comprendre depuis mille ans, que je tenais à lui, nous pouvions nous l’avouer. Mais qu’il ne comptait pas sur le fait que j’arrête mes attaques taquines.

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Si je devais imaginer l’avenir, si je devais annoncer comment je verrais mon futur, jamais je n’aurais prédit ce genre d’événement. Les choses avaient pris une tournure bien inattendue, et moi qui suis du genre à calculer, organiser mes journées, réfléchir sur mes actions et leurs possibles conséquences, là je me laissais complétement surprendre par ce qui se passait. Que faire et que dire ? Je n’en avais pas la moindre idée. Dans l’action, mon esprit était perdu et je redoutais de commettre une erreur pouvant aggraver les choses. Alec allait mal, sa mésaventure ne me laissa pas indifférent, bien au contraire. Mon cœur désirait l’aider, mais j’ignorais comment. Et la seule chose qui au moins, me rassurait et pouvait le consoler, fut de le sentir près de moi. Sans doute aurais-je mis des mois avant de vouloir autant démontrer ma sympathie pour lui. Mais la crainte de le perdre, savoir qu’il était à ça de payer son passage à Charon, m’avait fait voir les choses autrement.

"Si tu le répète à quelqu’un je fini le travail." J’avais une réputation à tenir.

Alec proposa que nous mangions quelque chose, toutes ces émotions avaient donnés faim effectivement, et cela pourrait l’aider à se remettre bien vite sur pieds, pour que je lui brise les genoux après ! En tout cas, ce fut une bouffée de soulagement. Tout rentrait plus ou moins dans l’ordre, cet idiot était revenu et la possibilité de retrouver une vie normale n’était pas morte. Je ferais tout ce que je pourrais pour l’aider dans cette épreuve, même si des moments bien orageux devaient se profilés. Mais quoi que l’avenir nous réservait encore, je me sentais prêt à l’affronter à ses côtés.

"Très bien alors. Mais on prendra quelque chose d’équilibrer. Tu as survécu à tout ça, inutile de t’achever avec des aliments bien trop riche."

Sur cette note, je m’en allais commander. Attrapant le téléphone de sa boutique, je commandais bien une pizza quatre fromage, une avec lardons et une végétarienne. Nous avions ainsi viande, légume et féculant. Puis, pour ma propre note, je commandais également un repas asiatique. Je trouvais que les mets d’orient, avaient toujours des vertus à la fois médicinal et thérapeutique. Avec un tel buffet de roi, nous ne pouvions que bien nous restaurer et passer un moment. D’ailleurs, notre banquet se passera devant un écran de télévision. Bien que je n’étais pas très fan de ce genre de gadget, cela pouvait aider à se vider la tête.

Repas livré, coin de restauration prêt, nous nous installions pour commencer. Sans hésiter, j’avais pris place juste à côté d’Alec. M’engouffrant dans les coussins, mon désir fut seulement de profiter un maximum de sa présence. La peur de le perdre était toujours là, c’était comme si d’un rien, cette momie magique pouvait disparaitre d’un claquement de doigt. Comment ? Aucune idée, j’imaginais un vortex, quelqu’un venant l’enlever, ou lui qui prit la décision de partir. Et comme cherchant à chasser ces probables menaces, je restais à ses côtés, tel un bon petit gardien. Un dragon protecteur dans un sens.

"Bon appétit monsieur Winchester."

Ainsi nous pouvions attaquer notre festin. Toutefois, j’ignorais comment aborder le moindre sujet. Dans mes entrailles, je redoutais de dire ou faire quelque chose, pouvant provoquer bien plus de peine que nécessaire. Dire un mot qu’il ne fallait pas, une allusion pouvant le faire sombrer… La vérité faisait mal, mais elle était préférable à l’illusion. Pour ce soir, je préférais minimiser les risques et la raison me dictait qu’il était préférable de se taire que parler pour ne rien dire. Les mots avaient une telle puissance. Oui, si Alex voulait parler, de tout et de rien, de quelque chose de sérieux ou une idiotie, je le suivrais. Vraiment, le petit être insignifiant que j’étais, soutiendra au mieux celui qui était devenu de façon incroyable, son grand frère de cœur… Et bien, tout cela donnait à réfléchir enfin de compte.

D’aussi loin que je me souvenais, jamais de mon existence, j’eus pris soin de quelqu’un de la sorte. Mais amitiés étaient forts rares, voir éphémères. Et en amour… Il valait mieux ne pas en parler. Ce fut une longue liste de mauvaises expériences qui avait forgé l’être que je suis aujourd’hui. Personnage se fermant peu à peu, il était devenu presque impossible de croire à un seul instant, qu’une relation des plus forte avec quelqu’un, puisse exister, au point de s’en inquiéter. Tout ceci me paraissait donc nouveau pour moi. Mais, on pouvait y arriver, j’en étais convaincu. En tout cas je ne comptais pas l’abandonner. Pour preuve, j’aurais pus refuser de lui répondre et venir le voir. Pourtant c’était l’inverse qui s’était produit. Et loin de chercher à me venger, j’avais mis son intérêt en avant. Comme le jour où j’eus perdu mon emploi. Où, sans comprendre pourquoi à l’époque, j’avais sacrifier ma place, pas si sympathique que ça, pour le défendre.

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Je regardais avec des yeux bien rond, Alec se jetait sur cette pauvre pizza comme un affamé. A croire qu’il revenait de mer, d’une île perdue au milieu de l’océan où il n’avait que du crabe à manger une fois par jour. Je fus tenté d’y faire une petite remarque, ne serait-ce qu’une plaisanterie, mais au final, je préférais ménager le zauberbiest. Après tout ce qu’il venait de vivre, il valait mieux le ménager un peu. Alors nous profitions de ce moment juste entre nous deux, mangeant de la pizza. Situation à la quelle je n’étais pas habitué, et qui pourtant, ne me déplaisait pas du tout. Là, je pourrais rester ainsi des heures sans rien faire d’autre tellement je me sentais soulager et bien ici.

"Qui te dis que je ne prévois pas t’arracher la tête après le repas ?" Lui répondais-je finalement sur le ton de la taquinerie, pendant que je finissais ma part. "Non ne t’inquiètes pas, tu ne me dois rien. Aucune dette." J’aurais peut-être pus en profiter pour le malmener. Lui dire que je ne l’oublierais pas et compterais bien le lui rappeler. Mais non.

Déjà, je ne me sentais pas la force d’une telle vacherie, et puis… Effectivement, je ne ressentais pas le besoin d’un retour d’Alec. Il était en vie, sain et sauf, je ne demandais rien d’autre. S’il venait à oublier mon geste, je serais l’oublier aussi et faire comme si de rien n’était. D’ordinaire, j’aimais conclure des sortes de marchés, m’assurer que l’autre respectait sa part etc. Mais là, il ne s’agissait d’aucun contrat. Mon geste était dicté par l’amour d’un ami. Oui, je pouvais dire que je le considérais comme un ami à qui je tenais et acceptais, râlant un peu, de faire quelques sacrifices. Durant mon existence, on m’avait aussi mis à l’écart, du moins en avais-je le sentiment. Les « amitiés » ne duraient jamais, on m’oubliait comme sa précédente paire de chaussette, ce qui à la longue me rendit un peu amer. Allais-je vivre la même chose avec Alec ? Si oui, je pourrais sans doute le supporter une fois de plus.

Bref, la pizza achevée, l’herboriste se mit à bailler. Nullement étonnant, après tant de mésaventures, il devait avoir envi de dormir jusqu’au prochain siècle. C’est alors qu’il me surprit, posant sa tête sur mon épaule et me sollicitant pour une demande un peu particulière. Regardant son front contre moi, je glissais mon bras le long de ses épaules pour le serrer contre moi et lui dire :

"Non aucun problème. Je n’ai pas l’intention de partir en plus. Reposes toi un peu, tonton Peter est là pour te protéger haha !"

J’aimais l’avoir près de moi. Je connus ces derniers moments, mes propres aventures mortelles. A chaque fois j’avais affronté ces épreuves avec une certaine… Comment dire ? Un détachement plutôt ? Le danger ne me faisait pas plus peur que cela, me faisant passer pour un fou, ou bien que ma propre vie m’importât peu face à des armes. Pourtant, là c’était comme si je me sentais en sécurité. La présence d’Alec me rassurait, je me sentais vraiment bien et c’était comme si au final, tout finirait tout autant.

Le sentant s’assoupir, je ne pus m’empêcher de coller mon front contre son cuir chevelu, signe d’affection. Mon pauvre Peter, que t’arrivait-il ? Oui j’avais dit considérer Alec comme un ami, mais des questions se bousculèrent dans ma tête. Est-ce que j’exagérais le ressentiment de celui à qui je rêvais souvent d’arracher les tripes ? Ne me considérait-il pas autant sous l’effet de la perte de son amant et de manquer aussi de mourir ? En gros, serais-je une fois de plus un « bouche trou » ? N’était-ce pas parce que ma vie sociale fut un véritable bazar que j’en fis presque un désert ?

Ces questions me fatiguaient, et au finalement, je ne cherchais pas plus que cela la réponse. Le sommeil me prenait lentement aussi, la tête me tournait et elle finissait aussi par se poser contre celle de mon ainé. Nous avions vécu tant de chose, et je restais choqué par ce qu’il m’avait raconté. Comment réagirait-il si je lui racontais ce que j’avais fait ? Bref, Morphée m’offrait un moment de repos, me faisant aller au pays des songes. En tout cas, s’il existait un dieu ou une force quelque part dans cet univers ayant permis de ramener Winsheter en vie, je l’en remerciais bien.

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Mes songes ne furent pas de tout repos. Bien que physiquement, mon corps semblait en paix, mon esprit se torturait à se repasser les dernières journées. Je revoyais bien mon aventure avec Jack, notre escapade en France, ces sbires sur notre dos, l’effondrement d’un sanctuaire secret… Et ces fameux manuscrits sur les quels je bavais depuis longtemps. Me voici donc en possession de plusieurs de ces livres, et mes recherches dessus, continuaient à se faire pendant mon sommeil. Des théories paressant des plus logique, au plus farfelus défilaient. Moi qui pensais trouver la preuve écrite de la déchéance de notre famille, voilà que je tombais sur un véritable petit trésor, renfermant sans nul doute, un des plus grands secrets de notre histoire. Toutes les pensées convergeaient vers ce mystère et pour la première fois de ma vie, j’eus peur de ce que j’allais découvrir. Mais en réalité, je me doutais déjà de ce qui se cachait dans ces pages. Puis soudain, le réveil.

Rouvrant les yeux, je revis Alec me taquinait comme il aimait le faire. Et loin de lui envoyait une boutade, je me mis à lui sourire, si toujours heureux de le retrouver.

"Pas mieux que toi j’imagine. Je suis même étonné de te voir déjà débout. J’aurais parié que tu dormirais pour le mois minimum."

Avec ce qu’il venait de vivre, c’est ce que j’aurais fait, exigeant une année sabbatique pour me remettre de tant d’émotion. Même ma folle aventure en Europe, semblait être des vacances par rapport à ce qu’il venait de vivre.

M’étirant, je découvris le plateau posé sur la table, où on sentait la délicieuse odeur du bacon avec des œufs. Un rapide coup d’œil à ma montre, m’expliqua qu’effectivement, j’avais bien profité de ma nuit de sommeil. Ce moment fut donc important pour nous deux.

"Dites-moi, un vrai majordome. Petit déjeuné au lit, enfin au canapé, je me sens honoré mon seigneur." Disais-je, retrouvant peu à peu mon aplomb, avant de conclure par ma main dans ses cheveux afin de le décoiffé un peu plus.

D’un bon, je m’approchais du repas. Ce dernier était simple, mais me conviendrait parfaitement. Oubliant pour l’heure ce que j’avais revu en rêve, je n’obéissais plus qu’à la loi de mon estomac. Toutefois, je gardais une certaine retenu, laissant notre très chère ami inauguré ce banquet.

En tout cas, je sentais avec plaisir la fumée qui s’en dégageait, un doux mélange qui promettait de donner la puissance d’Hercule et la vitalité de Mercure. Me sentant de bonne humeur, je tentais une question risquait du moment :

"Et toi tu as bien dormi mon gros ?"

Je redoutais un peu sa réponse. Loin de moi de chercher à lui mettre un quelconque malaise sur les épaules, je voulais m’assurer que tout allait bien ou presque pour lui. Vous allez sans doute rire, mais je me sentais responsable de lui. C’était le prix à payer quand on tenait à quelqu’un, on supportait tout ou presque, et on veillait à son bon être. A nos débuts, j’aurais ris à une telle responsabilité, mais là, c’était avec sincérité et plaisir, que je m’y adonnais. Avait-il cauchemardé sur la mort de son amant ? Des tortures, de la persécution d’anciens adversaires ? Je voulais tout savoir. Je voulais être celui, à qui il pourrait se confier, celui qui le soutiendrait, celui qui irait faire brûler vive ceux ayant commis l’injustice sur mon ami. Et savoir que je n’étais qu’un jeune homme coincé dans sa ville et loin de tout cela, me rendait malade. Mais, je ferais tout ce qui était possible pour l’aider.

Toutefois, je remarquais qu’il y avait un autre problème. Il n’y avait rien à boire. Ni thé, ni café, ni jus de fruit. Me levant, je me proposais d’aller chercher tout cela dans sa cuisine, qu’il n’avait pas intérêt à bouger sinon je l’étranglais. Aujourd’hui, en plus de le tourmenter, j’allais le bichonner.

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Me mettant pieds nus, je m’installais sur le canapé, prenant mes aises et posant ma tête sur l’épaule d’Alec. Ce geste avait bien entendu pour signification que oui, je resterais avec lui, que maintenant j’étais installé et qu’il était hors de question que je m’en aille. Pour la boutique, un simple mot pour annoncer qu’elle sera fermée pour une semaine suffira. D’ailleurs, pour m’aider là-bas, devrais-je engager quelqu’un ? Ce ne serait peut-être pas une bonne idée. La librairie était tout juste neuve, et je ne gagnais pas assez pour avoir des gens à ma charge. Mais quitte à ne pas avoir grand-chose, je me sentais prêt à sacrifier quelques jours de paye pour le bien du zauberbiest.

"Il y aura par contre des parties que je ne toucherais pas." Prévenais-je sur le ton de la moquerie.

Et ainsi nous mangions. Cela me rassurait de voir mon ami mangeait, retrouver de l’appétit et dire qu’il avait bien dormit. Pour cela, cela signifiait tout simplement qu’il était sur la voie de la guérison déjà. Loin de jouer les malades, c’était un Alec vigoureux qu’on retrouvait. Mon cœur souffla donc à cette pensée. Et toute inquiétude et scénario terrible furent rapidement effacées de ma mémoire. Ainsi, je profitais de ce moment d’intimité avec mon ainé. Un délicieux moment, simple mais dont priait pour qu’il dure à jamais. Bien entendu, c’était un souhait impossible, et là, la quiétude fut quelque peu brisée quand Alec me questionna sur ce que j’avais accomplis.

Sa demande était naturelle. Après une si longue absence, il aimerait savoir ce que ses amis ont put accomplir depuis. Et là, tout me revenait. Le fait qu’on m’est envoyé voir une psychologue, que j’ai manqué de me faire tuer par mes cousins, et la mission en France avec Jack. Pour éviter de l’iniquité, je pourrais prétexter qu’il n’eut rien d’important que je menais ma vie banale. Mais je ne voulais absolument pas mentir à mon ami. En plus, j’avais en horreur le mensonge. Cependant rien ne m’obligeait à narrer tous les détails. Et donc, faisant fis ces moments où je frôlais la mort, je me concentrais sur les parties plus joyeuses.

"Pas mal de chose. Mais si tu veux de l’excitant mon grand, j’ai fait une découverte incroyable. Il existerait des manuscrits relatant l’Histoire de ma famille." Soudain, une sorte de déclic se fit dans mon esprit, me faisant prendre conscience que Winchester manquait cruellement d’information. Et comme un élève heureux de l’exposé qu’il avait fait pour la classe, je me pressais de lui narrer une belle histoire. Et pas n’importe laquelle, celle de ma famille. "Mais pour que tu comprennes, il faut que je te raconte qui je suis vraiment. Mais fais attention avec ces informations. Peu sont au courant, est c’est une grand confidence que je te fais." Oui. J’ignorais pourquoi, mais à cet instant, je sentais que je pouvais donner toute ma confiance en Alec, qu’il ne serait pas celui qui me trahira. Alors, je confiais le plus grand secret de mes aïeuls. Si mes parents le découvraient, ils me tueraient. Car cette chose nous as traquée, persécutée et tuer de nombreux d’entre nous. Alec ne risquait rien de savoir cela, et moi, je lui faisais oui confiance. "Tu as sans doute entendu parler de la legende de Goerge et le Dragon ? Le chevalier sauvant la fille du seigneur local de la terrible bête. Et bien le dragon est un Wesen, tu t’en seras douté. Et c’était lui le véritable maître de la ville. Mais il fut chassé, et jura de se venger, jusqu’à ce que George, sans doute un Grimm, arriva et tua le wesen. Et depuis, on jura se massacrer la descendance du dragon pour éviter qu’un de ses enfants retrouve le pouvoir. Et bien devine quoi, nous descendons de ce Dragon. Oui, ma famille est originaire de France, j’étais petit quand nous avons déménager. Mais depuis peu, j’ai découvert l’existence de manuscrit parlant de l’Histoire de ma famille. Et apparemment, ces ouvrages porteraient témoignage à mes ancêtres. Pour les rassemblées, je ne te dis pas la difficulté. Mais au final… Je les ai tous." Annonçais-je sur un ton théâtrale, mais un regard malsain comme un de ces protagonistes qui venait de récupérer le trésor avant le héros.

"Mais en réalité, les écrits de ces manuscrits semblent révélaient quelque chose de bien plus important que ma famille connue une injustice. Je ne suis pas encore sûr, mais je travail encore dessus."

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Visiblemment, mon travail et mon Histoire semblait plaire à mon ainé. Sans doute cherchait-il à se changer les idées, mais je crus réussir à lire dans son regard de la sincérité. Ceci me réchauffait le cœur, et me mis à rire quand il vint ébouriffer mes cheveux. Un petit coup sans violence pour le taquiner, voilà notre lien bien établit. Quand il proposa son aide pour traduire et poursuivre mon œuvre sur ses manuscrits, je ne sus quoi dire. Bien que gênais, je voulais bien l’avoir à mes côtés. C’était avant tout un travail personnel, la quête d’une vie dont je ne me voyais pas partagé avec qui que ce soit. Pourtant, je me sentais pousser à accepter.

"Pourquoi pas, tant que tu me détruits pas tout et met pas le bazars je suis pour."

Alec me prit au dépourvu, voulant s’y mettre aujourd’hui même. Ne sachant quoi répondre sur le coup, j’eu un bien cruel moment de répit quand sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, mon ami se sauva pour rendre ce qu’il avait au-dessus de la cuvette. Ceci eut le don de me surprendre, me faisant me demander « Avait-il attraper quelque chose de mauvais durant sa mésaventure ? Le repas fut trop riche hier ? Une émotion ne passait pas ? » Quoi qu’il en soit, je vins vers lui, le visage pâle.

Dès qu’il eut tout chasser avec le système d’évacuation, je me hâtais pour le prendre dans mes bras et l’aider à reprendre place. Là qu’il m’apparaissait à nouveau solide, drôle et taquin, il redevenait comme faible. Mais pas dans le mauvais sens du terme. Là, je voulais à tout pris le protégé. Comme un oiseau blesser, je ne pensais qu’à le couvrir, le soigner quitte à ce que cela dure des années. Il était hors de question de le laisser tomber. C’est alors que quand je l’aidais à reprendre place, je me mis à son niveau pour lui expliquer la chose suivante :

"Ca va aller ? Si tu veux on peut bosser dessus. Mais ces livres sont chez moi en sécurité. Il va falloir que je rentre pour aller les chercher. Ça ira si je m’absente ? Sinon, on peut trouver autre chose ici. Ne t’inquiète pas, je resterais aussi longtemps que tu le désires."

J’avais un peu peur que si je venais à partir, même un court instant, Alec puisse avoir un malaise. Pire, un accident, qu’il perdre conscience, ou que quelque chose de terrible lui tombait dessus. Je désirais rester là, à ses côtés, le surveiller. Devenir une sorte de dragon protecteur. Toucher par le sort de mon ami, je vins poser ma main sur sa joue, en signe de compassion, avant de l’attrapant dans mes bras et le sentir contre moi.

J’étais rassuré de le savoir là, vivant. Là, je lui communiquais ce sentiment e le serrant fort, sentant bien son odeur et sa chaleur contre moi. Un geste que je ne voulais pas voir se rompre. S’il y a quelques mois, on m’avait dire que je tiendrais temps à ce gars, je l’aurais fais brûler sur le champ. Lui accordant tout de même une embrassade sur la joue, je le libérais en suite de mon étreinte que je voulais pourtant éternelle. Très honnêtement je n’en savais pas trop quoi dire ou faire. J’y aller par instinct, avec un peu de réflexion. Mais j’avais peur de faire fausse route, de me tromper et faire de terribles erreurs. En tout cas, j’essayais…

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Difficile à dire si Alec disait cela par compréhension ou bien en était courroucer. J’avouais que j’avais bien peur de le laisser là, avec une chance de passer de l’autre côté. Enfin oui, il semblait mieux se porter, cela fut déjà réconfortant. Néanmoins, il n’était totalement remis, et loin de connaître grand-chose en médecine, je voyais facilement chaque blessure comme quelque chose de grave, mais gardant l’espoir pour seul signe de rétablissement. De nous deux, Alec était le soigneur, le médecin, et voilà que ce fut lui le plus mal amoché.

Toutefois, je comprenais bien son désir de se changer les idées. Un besoin de s’occuper, se concentrer sur autre chose. Ne serait-ce pas mieux de l’aider à se confronter à sa douleur pour la surmonter ? Nous étions face à deux écoles bien distinctes qui avaient chacune leurs arguments qui se tenaient. Mais il fallut faire un choix, et je choisissais de me plier à ce qu’on me demandait. Il valait mieux avancer petit à petit, affronter ce « cauchemar » à son rythme. En tout cas, si l’envi le prenait, il pourrait me compter comme oreille attentive.

"Ne t’en fais pas, tout n’est pas perdu. Je dois avoir quelques photos souvenir de mon voyage. Et si tu le désires, je peux te faire part de mes premières déduction."

Me callant dans le canapé juste à côté d’Alec, je pris mes aises tout en sortant mon téléphone. Là, je fis défiler les photos dessus devant lui, trouvant du bien dans ce rapprochement entre nous. On voyait bien sur chacune des images, la progression de notre aventure. Et sur chacune d’elles, je détaillais un peu la scène. Le voyage en avion, la ville en France où nous nous sommes installés pour la mission, moi posant avec Jack Smith l’aventurier, la chapelle que nous avons visitée, le monastère secret sous ses fondations, les repas que nous avons pris, et enfin… Les manuscrits posés les uns à côtés des autres avec certaines pages ouvertes.

"J’ai commencé à lire le début de chaque, fini juste un. Mais quelque chose de curieux m’a sauté au visage. Chaque histoire parle d’un wesen dragon européen. Et on retrouve souvent les mêmes noms, des liens qui se précisent, je trouve cela assez troublant. Car on dirait qu’il existait un groupe caché, une forme d’organisation non encore identifié qui anime ces histoires. Qui sait, ma famille est peut-être membres d’une organisation secrète va savoir." Humour.

En tout cas je trouvais plaisir de voir mon idiot de sorcier favoris trouver un semblant d’intérêt. En effet, il ne semblait plus pris par ses douleurs physiques et psychologiques. Semblant oublier sa peine, il regardait les photos et devait méditer sur ce que je disais. Peut-être arriverait-il à voir quelque chose sur ces pixels que moi j’eus loupé, mais ce serait fort curieux de le voir réussir à traduire du vieux français.

"Je pensais à une des fameuses familles royales qui font peur. Mais cette dernière est en réalité si peu cité et on dirait que cela parle d’autres choses."

C’est alors qu’une idée me vint à l’esprit. Impossible de dire si elle était bonne ou non. Quelque chose semblait voté pour le négatif, mais je fus tenté de le proposer, comme un enfant qui sentait qu’il allait dire une bêtise, mais ne pouvait s’en empêcher tant l’idée l’amusait et lui donnait si envie.

"Tu te sens comment là ? Si tu veux, on peut aller chez moi y jeter un coup d’œil. Je conduis si tu veux aussi."

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Nous arrivions donc chez moi. Un modeste pavillon se trouvant dans la banlieue de Portland, voisin de celui de mes parents. Sur ce n’était pas le grand luxe, mais c’était tout ce que mon modeste salaire pouvait me permettre à l’heure actuelle. Ouvrant le portillon pour Alex, il fallait remonter une petite allée menant aux marches du perron devant la porte d’entrée principale. Jouant avec mon trousseau de clefs, j’enfonçais la bonne dans la serrure, faisant jouer le mécanisme qui déverrouiller ma demeure.

"Sûr, ce n’est pas un sort de protection, mais ca peut être aussi efficace." Disais-je en plaisantant.

Ne connaissant pas la « magie », il fallait bien que j’use des astuces du commun des mortels. Une fois la porte ouverte, le plus intéressant s’offrait à nous. D’abord, il fallut que j’allume la lumière, touchant l’interrupteur se trouvant sur le côté, et abandonné le trousseau dans un saladier en-dessous. Nous nous engouffrions dans un couloir dont les murs furent en réalité une suite d’étagères remplit à ras bord d’ouvrages en tous genres. Une tapisserie de livres de plusieurs couleurs et à la texture changeante se dévoilait. A l’autre bout, nous tombions sur les premières pièces de vies.
D’un côté, nous avions la pièce salon-salle à manger. Une télé était installée contre le mur, où devant était disposé un canapé deux places, un vieux fauteuil et une table basse. Les meubles étaient d’artisanat française, fabriqué durant l’entre deux guerres et incroyablement conserver.
Dans un coin de la pièce, une table en bois rudimentaire était posée là, sous une fenêtre. Quatre chaises anciennes en médaillon, des répliques bien entendu, furent installées autour. Et bien entendu, plusieurs bibliothèques tout aussi bien chargées, tapissaient cet antre.
De l’autre côté, se trouvait la cuisine. Rassurez-vous, hormis quelques livres de cuisines, cette salle était normale. Avec un plan de travail d’angle et l’équipement standard d’une cuisine fonctionnelle, rien de particulier. De plus, cette cuisine était ouverte sur le salon, séparé de ce dernier par une sorte de plan de travail/bar je ne sus jamais comment le nommer mais que j’appréciais.

"Fais comme chez-toi, installes toi, je vais nous préparer quelque chose."

Je devais l’avouer, invité Alec chez moi me faisait plaisir. J’aimais bien le savoir là et je comptais bien en profiter. Le laissant prendre ses aises au salon, je me dirigeais vers la cuisine pour jouer avec la machine à thé ou théière. J’aurais aimé prendre un modèle ancien aussi, mais il fallait croire que le vieux valait plus chère que le neuf, pourtant bien plus technologique.

"Si tu veux… Devant l’escalier tu as la porte de la salle d’eau. Si tu as besoin de te rafraichir ou autre chose vas-y."

Oui, l’escalier se trouvait derrière une porte… Sans porte qui délimitait la cuisine et le salon à l’autre bout de la maison au rez-de-chaussée. Si Alec en avait besoin. En attendant, je finissais de préparer notre petit encas. Pendant que l’eau chauffé, je sortais un plateau de plastique, y déposais deux coupelles avec biscuits sucré. Puis… Bon, vais pas tout décrire dans les détails, le thé fut servis. J’en menais avec moi les sachets à faire infuser, ne sachant ce qu’il voudrait prendre, allant tout poser devant nous sur la table basse. Cela faisait deux fois que je faisais une « soirée » ou repas chez un ami d’affilé. Je n’en avais pas l’habitude et j’ignorais si je faisais bien. En tout cas, je ne trouvais pas cela mauvais.

J’eu le sentiment de ne pas être revenu chez moi depuis un moment déjà. Comme quoi, c’était bon de revenir chez-soi, et surtout en bonne compagnie. Pendant un moment, on oublierait nos soucie, qu’on eut tous deux manqués de nous faire tuer et qu’un potentiel danger nous menaçait. Nous profitions donc d’un moment agréable, ceux dont on voudrait qui dure à jamais, que le temps resta donc figé pour toujours, prisonnier dans une boucle temporelle. Enfin, je me doutais bien qu’Alec aurait d’autres aspirations et que des sorties entre amis, il en avait l’habitude.
Bon, je n’eus jamais croisé une de ses connaissances autre que cette folle de Lily ! Mais connaissant le jeune homme il devait avoir tout un bon réseau de personne avec qui sortir, rigoler, sur qui compter. Moi, je ne devais être qu’un grain de sable dans tout un désert. Cependant, une chose pouvait mettre à mal cette idée. C’était moi qu’il avait appeler à l’aide. Personne d’autres, moi ! Alors que nous ne nous connaissions pas plus que cela. J’ignorais donc quoi en penser, même si j’en fus plus que toucher.

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P endant que je finissais de préparer le thé, Alec en profitait pour feuilletés quelques livres qui tapissaient la pièce. C’était toujours un plaisir de voir quelqu’un se laissé aller à la curiosité et vouloir lire quelque chose, alors je le laissais avec joie, étancher sa curiosité, fouillant dans mon petit trésor. Il en profita pour commenter et me prendre pour confident de certaines de ses anecdotes. Sortir avec un
Jägerbär ? Voilà qui m’étonnait beaucoup.

"Ce que tu me racontes me laisse perplexe. On les représente souvent comme des êtres plutôt bestiaux. Surtout les traditionnalistes qui semblent trouver plaisir dans la violence et le sang."

Heureusement, je n’avais pas croisé de tels individus, mais les textes parlants d’eux étaient formels. Ils parlaient beaucoup d’un rite de passage à l’âge adulte, quand le jeune Jägerbär participait à une sorte de chasse à l’humain. Bon, ils semblaient avoir abandonner quelques certains de leurs rites, mais cela n’empêchait d’autres de les poursuivre. Enfin bon, je donnais du crédit à ce que me racontait mon invité, alors s’ils disaient qu’ils pouvaient être de bonnes personnes alors je le croyais. De toute manière, dans chaque communauté il existait de bonnes et de mauvaises personnes, j’étais le premier à le dire d’ailleurs.
Enchainant sur les Lowen puis le service de la collation, Alec posa à nouveau des questions sur notre capacité à cracher du feu. On pouvait comprendre que certains puissent être curieux pour cette capacité, mais pour nous, la chose était aussi naturelle que respirer ou boire. On le faisait, point barre, sans trop réfléchir à la complexité organique demander et sans plus nos posé de question. En tout cas, je comptais bien le lui répondre, pendant que je remplissais sa tasse et lui jetais ses biscuits afin de taquiner un peu, comme j’eus pris l’habitude rapidement.

"Cela dépend des conditions. Un dragon en bonne santé, peut brûler une personne sans problème. Même un ou deux après avant de recevoir un premier malaise. Tant qu’il est bien nourri et ne porte aucune maladie pouvant affaiblir ses forces déjà, il ne risque rien. Mais s’il était en piteuse état, problème respiratoire, forte fièvre, problème d’alimentation, le « crachement du feu » serait difficile. Même, ce serait comme s’il crachait ses dernières forces. On m’a parler un peu d’un cas, une légende sans doute, d’un dragon qui fut si mal au point que quand il tenta d’extraire sa graisse, on ne retrouva plus qu’un cadavre, un sac d’os à sa place."

Je me souvenais encore de mon oncle qui vivait à Portland avant. Rares furent les fois où on la vue avant sa mort suspecte, mais d’après les dernières nouvelles, il n’allait pas très fort. Est-ce qu’au lieu d’être assassiné, il avait craché la flammèche de trop ? Mes connaissances en médecine restaient limitées et donc impossible de tirer la moindre conclusion sans voir le corps, du moins ce qu’il en restait. D’ailleurs, petit hors sujet, j’ignorais si mes parents pleuraient sa disparition. De toute façon, nous n’étions pas très attachés à lui. En plus de la rancœur éprouver à son encontre pour avoir emmener ma tante la sœur de ma mère loin de nous, sa mort lui fut aussi reprochée. Mais je me disais que si nous étions venus malgré cela nous réfugier dans cette ville à la fin, c’était sans doute une façon pour eux de lui pardonner à titre posthume.
Revenant à notre sujet, j’en profitais après avoir répondu au mieux, de poser à mon tour une question suivant le même ordre d’idée. Après tout, les zauberbiest et leurs femelles faisaient parties des plus grands mystères de notre monde, on racontait tant de chose à leur sujet, et voilà une belle occasion pour en savoir un peu plus à présent.

"Et pour vous ? D’où vient votre magie ? Est-elle provoqué par un processus organique et chimique naturel qui donnerait l’illusion que c’est vraiment de la magie ou bien cela tire son origine d’ailleurs ?"

Depuis longtemps, on considérait les capacités des wesen comme de la magie ou un acte divin voir diabolique. Mais en réalité, c’était chose naturel comme le changement de couleur du caméléon ou le venin cracher du cobra. Malgré le fait que maintenant, les capacités des wesen furent expliqué, ce ne fut pas le cas de nos « sorciers. » Beaucoup y voyait derrière de la vraie magie, naturelle ou non. Pour moi, il y avait une explication rationnelle et je comptais sur Alec pour me le prouver, alors je restais là, à l’écouter avec des yeux curieux.

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