Je râlais et râlais encore ce jour-là. Il fallait que la pluie se mêle de la partie toute la journée alors que celle-ci allait se terminer tard. Mais qu'avait-eu les gens à tant commander cette semaine ? Et cette poisse que mon collègue soit malade... C'était l'une de ces journées de boulot qui commençait sur les chapeaux de roue et dont on avait qu'une envie: en voir la fin.

Je fis mes livraisons jusqu'à minuit dans une boîte de nuit ! Heureusement que le patron m'offrait un congé le lendemain. Je rentrais sur les rotules et me posais dans mon fauteuil. Je me réveillais d'ailleurs au même endroit le matin. Je pris mon petit-déjeuner en regardant les informations. La une me fit un frisson dans le dos : une jeune femme était morte à cause de lacération aux visages. Deux jours après les journalistes donnaient plus d'informations... Le pire fut, pour moi, quand ils précisèrent le quartier et l'heure : j'y étais !

C'est la gorge nouée que je me rendis au commissariat. J'avais bonne mémoire, je n'avais pas fait spécialement attention et n'avais pas vu le crime, mais si je pouvais aider ... Je sortais de ma voiture et fronçais les sourcils en voyant Casey ... Que faisait-elle là ?

J'entrais et me présentais. On me mit en salle d'attente pour voir Nick Burckhardt.  

On dit que je suis un ours et ma femme me dit parfois que je vis dans ma grotte, mais ça faisait trois jours que j'étais sur un modèle unique de voiture qui avait besoin de maintes réparations. En plus, son propriétaire était cool. J'allais chercher une pièce rare en ville, un morceau de mécanique bien reluisant. J'y allais le soir parce que ma fille voulait que je reste l'aprèm pour expliquer un truc dans ces devoirs pour elle et une copine.

Le lendemain matin, voilà que je vois débarquer deux voitures de police et six policiers. T'es en train de prendre ton petit déj' et on t'embarque ! Je suivais les policiers en demandant pourquoi ils vouaient que je les suive. Ils me parlaient alors de kératine, de mon ADN, de preuve... Et de meurtre !

Je clamais mon innocence, mais acceptais de les suivre gentiment (de toute façon, ça servait à rien de résister, j'étais innocent). Ils m'emmenèrent au poste sans rien vouloir me raconter de plus ces bourricots. Deux m'emmenèrent en salle d'interrogatoire en me demandant de me taire. Je n'avais pas de menottes. Je tapais du poing sur la table et soupirais. Au bout d'un moment, où je m'ennuyais sévère, un policier vint me dire que j'étais suspect. D'après ce que je comprenais, un morceau d'un de mes cheveux se trouvait sur la scène de crime, et comme j'étais fiché pour violence sur la voie publique... (j'ai remis à leur place des petits voyous qui refusaient d'obtempérer à plusieurs reprises). Le policier repartit en soupirant, car je lui coupais la parole toutes les deux phrases pour lui dire que j'étais innocent. À aucun moment, il me laissa lui raconter ma soirée... Je me retrouvais de nouveau seul.

Un agent vint me chercher et me dit de me rendre dans le bureau de monsieur Sullivan. C'était le psychologue de la police qui avait été mobilisé sur l'affaire. Je souris en me retrouvant dans le même bureau que Casey. Un autre homme entra, Alexander de son prénom. Monsieur Sullivan nous demandant ce que  nous pouvions faire pour aider sur cette affaire. Il voulut que nous parlions chacun notre tour et prenait des notes.

Il m'interrogea le premier. Il fallait bien un début. Je lui dis alors être dans le quartier le soir et que j'avais vu plusieurs personnes. Je lui décrivais ses personnes, mais il fut intéressé par un jogger. Il voulait des précisions sur lui. Je lui dis qu'il était assez grand, environ 1.85, bien taillé et avait une bonne foulée. Le jogging était bleu foncé, il portait sa capuche vu le temps. Je pensais qu'il rentrait chez lui. Je soupirais en me disant que je ne pouvais pas lui dire que c'était un fuchsbau. C'est pour ça que je voulais voir Nick, le policier-grimm. Alors que le psy notait, je le dis à Casey en haussant les épaules:

"Mais c'était qu'un fuchsbau ..."

Le psy me demanda s'il était étrange.

"Bah il suait et courait pas vraiment droit, mais à part ça j'ai rien vu d'autre..."

Aiden était un type efficace, mais surtout un kerhseite-schlich-kennen  Cela simplifiait l'avancée de l'affaire. Je compris que tous ne savaient pas ici. Nous fûmes tenus au courant malgré nous des avancées de l'enquête. Comme nous étions volontaires pour aider, nous restions pour participer à cette enquête. Un briefing fut organisé dans le bureau, un itinéraire se dessinait sur la carte au mur: d'abord Tancred avait vu le suspect , puis ce fut moi qui l'avait croisé dans la rue. Par déduction, comme les patrouilles avaient été rapides à se mettre en place, le suspect devait habiter, ou se cacher dans le coin. De plus, un portrait robot fut dessiné à l'aide des différents témoignages. Cette tête me disait vaguement quelque chose...  

Je fus ensuite mis au courant de la thèse du Fuchsbau drogué par Tancred vers la machine à café. Casey était juste derrière moi. Du coup elle l'écouta. Tancred lâcha un soupir lourd de sens. Il pensait comme moi à contacter un ami commun qui connaissait beaucoup de monde. Je pris donc mon téléphone et l'appelait. Je lui relatais rapidement l'histoire sans tout lui dire et lui demandais de passer au poste. Il me dit être pas loin et venir. J'allais donc l'attendre à l'entrée. Tancred resta avec Casey ...

Mon ami, un homme d'environ 40 ans comme Tancred, ne tarda pas. Il me salua et me demandait qu'est-ce qui se passait. Je l'emmenais alors dans le bureau d'Aiden et lui montrais le portrait robot du doigt. Il fronça les sourcils et s'exclama:

"Mais c'est le p'tit Brian !"

Tout le monde se tourna vers lui et le silence prit place. Je lui demandais alors de préciser.

"C'est Brian ! Le petit gars de Judith ! Il travaille au bar pas loin d'ici. Mais il ferait pas de mal à une mouche, et c'est le dire !"

Je lui pris les épaules et le remerciais. La police n'avait plus qu'à tenter de le joindre... mais ce fut en vain. Il devint donc le suspect numéro un. J'offrais à mon ami de prendre un café.