Hey, I just met you, and this is craaaazyyyy, but here's my number, soooo call me, maybe ? Courant au rythme de la musique, Zora profite des derniers rayons du soleil pour sortir de chez elle à la fraiche. Elle a passé son vendredi au travail avec la clim en panne et des clients mécontents, la course à pied lui vide l’esprit. Grand habituée, elle s’en va au moins deux fois par semaine vers le nord respirer l’air de la forêt. Elle porte toujours son casque et son bracelet fluorescent, c’est une fille prudente. Mais ce soir, quelque chose lui tombe dessus alors qu’elle ne s’y attend pas. Deux hommes surgissent sur son chemin de derrière des arbres épais, lui bloquant le passage. Elle s’arrête net. Aucun n’est armé mais leurs intention sont nettes : ils veulent la dépouiller, voire pire … La jeune femme n’a pas le temps de s’élancer dans le sens inverse que l’un d’eux la saisis par l’épaule, la jetant au sol. Ils ne disent mot mais leur regard en dit long. Ce sont des malades, c’est psychopathes.

Elle hurle à plein poumon avant de prendre un coup de poing dans le visage, se débat comme elle peut, lance des ruades, mais ses agresseur sont trop fort, puis ils sont deux. « Lâchez-moi ! » répète sans cesse la jeune femme prise au piège. Le plus grand des deux hommes la maintient au sol sur le ventre en l’écrasant de tout son poids tandis que l’autre s’affaire avec ses jambes. Ses coups ne donnent rien, elle ne voit plus qu’une seule option. Ses mains libres lui permettent de sortir son atout en cas de force majeure, une poudre contenue dans sa bague d’empoisonneuse. C’est une partie d’elle, de sa nature profonde, qu’elle stocke toujours au cas où. Zora ouvre la bague et lance son contenu derrière elle, visant tant bien que mal ses agresseurs. Le second a réussis à lui tirer son short de course en bas des chevilles.

Instantanément, la fée enfouie en elle sent qu’elle à l’emprise sur une âme, puis sur une seconde. Toujours en se débattant, elle intime à ses nouveaux pantins de la lâcher ou du moins de s’immobiliser. Mais il n’y avait pas assez de poudre visiblement, car les deux hommes sont à peine ralentit dans leurs gestes. Zora sent les larmes lui monter aux yeux comme le soleil tend à disparaitre, laissant une ombre sur Portland. Elle crie à l’aide une dernière fois avant de recevoir un nouveau coup à la tête, la force la lui faisant se cogner au sol.

Zora s’évanoui après s’être heurté la tête contre le sol de la forêt. Son corps est affaiblit, elle s’enfonce dans la pénombre. Le sol se retire sous son corps, elle a l’impression de flotter dans un néant absolu. Elle ignore combien de temps elle reste ainsi mais lorsqu’elle rouvre les yeux, ses assaillants sont partis. Elle regarde droit devant elle, le ciel est sombre et seule la lumière d’un lointain lampadaire perce ce début de nuit. Douloureusement, elle tâte son corps et s’assied en tailleur. Son short est revenu à sa place. Un relan de vomi la secoue à l’idée d’avoir été abusée, mais rapidement, elle se rend compte qu’elle ne ressent aucune douleur à cet endroit. Zora essaye ses larmes et respire profondément. Posant une main à coté d’elle pour se relever, elle sent quelque chose de gluant sous ses doigts. Fébrile, la jeune femme sort son téléphone de sa pochette de bras et allume la lampe torche. Son cri résonne dans la nature lorsqu’elle découvre plusieurs traces de sang.

Elle se relève comme une fusée et tombe nez à nez avec une jeune femme aux traits affutés. Zora recule l’air paniqué mais n’a pas la force de repartir en courant. A quelques mètres d’elle, leur regard se croise. Ce que la fée voit dans ses pupilles sombre n’est autre qu’elle-même sous son apparence wessen. Cette fille-là, c’est une Grimm. A l’inverse de la majorité des wessen, Zora se calme à cette nouvelle. Globalement, les deux ennemis se sont toujours entendus, cela fait fort longtemps qu’aucun Grimm n’a tué une fée. En même temps, depuis des années leur existence est tue.

A la vue du sang, Zora devine ce qu’il s’est passé. « Vous … vous les avez tués ? Mais … » En tant que brésilienne, kiné, wessen, elle en a vu des choses, mais jamais de telles horreurs. Encore un peu sous le coup de la panique, elle respire bruyamment avant de reprendre ses esprits. « Ce n’était pas des wessen … Je … » Elle ne parvient pas à finir sa phrase, réalisant l’absurdité qu’elle venait de dire. Si elle voulait garder sa couverture de Fée, c’est loupé. La peur fait faire de belles conneries.

Paniquer est le réflexe le plus humain face à une situation pareille. Et quand on peine à reprendre ses esprits, on dit des bêtises. Le mot Wessen n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Zora rougit et parvient à reprendre ses esprits. « Je connais le milieu, vous êtes un Grimm non ? » hésite-t-elle à affirmer, de peur de finir en charpie comme ses agresseurs. La kiné évite de se demander exactement ce qui leur est arrivé et où ils vont pourrir. La justice n’aurait rien fait pour elle de toute façon, alors elle apprécie l’intervention fortuite.

La brunette suggère de retrouver la ville vu l’heure tardive. Zora hoche la tête toujours intimidée par sa sauveuse. Telle une chatte face à un animal inconnu, la jeune femme se méfie et prend ses distances. Elle finit par prendre la route, boitant légèrement à cause des quelques coups qu’elle vient d’encaisser. « Merci, au fait … » finit-elle par dire une dizaine de mètre plus loin. « Je suis encore sous le choc … J’ai perdu connaissance. Ma voiture est à l’auré de la forêt, peux-tu conduire ? » Un bruit persiste dans son oreille, ses hanches lui font mal. Elle voudrait aller jusqu’à l’hôpital se faire ausculter mais il faut éviter de mêler la Grimm à cette histoire. On pourrait lui poser des questions, la relier aux cadavres probablement dissimuler par là et éventuellement l’incriminer. Même si on n’arrête pas un Grimm aussi facilement. Les corps doivent être tellement bien cachés que même les limiers de la police ne les retrouveraient pas. Finalement, la brune brise le silence et ses paroles rassurent un peu Zora. Elle sourit même. « Je ne veux pas vous causer de tords, je comprendrais que vous partiez. » Elles viennent d’arriver au petit parking en bas du sentier où est garé la voiture de la Fée.

Ainsi c’est bien une Grimm mais visiblement, celle-ci tient une ligne de conduite à mille lieux de ses congénères. Zora, bien que Fée de par sa mère, a rencontré pas mal de ces être spéciaux au caractère parfois bien trempés. Certains ne tuaient que les Wessen transgressant les lois, d’autres tout ce qui leur passait sous le nez. Rare sont ceux clean et dont la pensée est détournée du passé. Ce soir, elle ignore à quel genre de Grimm elle a à faire mais pour l’heure, la situation lui convient. La brunette lui a évité de se faire démolir la tronche voir même d’être violée, c’est louable.

Les deux femmes ne causent pas beaucoup mais Zora observe du coin de l’œil. L’inconnue sauveuse accepte finalement de conduire pour éventuellement faire soigner la Fée. Zora sourit faiblement, sentant son œil gonfler et le gout du sang glisser entre ses lèvres. Elle va avoir des bleus au corps mais son visage ne sera pas radieux non plus. Sa lèvre est ouverte, elle le voit dans le reflet de la vitre. « Merci … Je pense que pour être crédible il vaudrait mieux appeler la police mais s’ils trouvent les traces des … meurtres, ça pourrait craindre. On va faire comme tu dis. » Et éventuellement, Zora toujours revenir le lendemain au poste de police pour manipuler un peu l’esprit des gens et les persuader que la sauveuse n’était pas là. Un jeu d’enfant si elle a assez de force pour wogge et collecter de la poussière sur ses ailes. Esquissant une grimace, elle attrape les clefs de sa voiture dans une poche secrète cachée dans la doublure de sa brassière, déverrouille les portières et s’installe sur le siège passager. Elle a affreusement mal. C’est Aiden qui risque de criser si elle l’appelle dans cet état, et même s’il apprend tout court ce qu’il s’est passé … « Au fait, je m’appelle Zora, » dit-elle en souriant à la jeune femme conduisant prudement jusqu’à l’hôpital.

Arrivées devant l’établissement médical, quelques infirmier viennent à leur rencontre et emmène la blessée en salle d’auscultation. S’éloignant, elle adresse un signe de tête à son accompagnatrice. Zora est inquiète et sonnée, aussi, elle apprécierait que la jeune femme soit toujours là à sa sortie, surtout qu’il est tard. Assise sur la table d’auscultation, Zora hésite à appeler Aider et finalement lui écrit un texto.

Bonsoir Aiden, j’ai fait une mauvaise rencontre ce soir pendant mon footing, une jeune femme m’est venu en aide, je vais bien, mais j’apprécierai te voir demain … J
Je me sens faible psychologiquement de je crois avoir besoin de toi …
Zora.

Ils n’en sont pas encore à se faire des mots d’amour et s’envoyer des fleurs par sms mais c’est un bon début. Le cœur noué, le médecin s’assure qu’elle n’a rien de cassé et la conduit faire un irm car elle a perdu connaissance. Un policier est là à son retour pour lui poser des questions. Elle lui explique que c’est une jeune femme qui l’a trouvé et si tôt dit, si tôt le policier part chercher la brunette restée en salle d’attente. Puis-je avoir vos versions de l’histoire ?

Zora s’empresse de raconter sa soirée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance, laissant le soin à sa sauveuse de terminer comme elle l’entend. Avant qu’elle ne parle, elle lui adresse un sourire plein de gratitude comme elle n’a qu’une cote fêlée et un légère commotion cérébrale.

Très généreusement, Kylie répond à toutes les questions des policiers après que Zora fut soignée et interrogées. Elles ont la même version de toute façon, il n’y a aucun risque que quelqu’un les soupçonnes. Surtout que l’agressée ignore ce que la Grimm a fait subir à ses hommes. Zora sourit malgré les contusions quand les policiers s’éloignent dans le couloir. Allongée et mal en point, elle sourit à sa sauveuse très chaleureusement. « Oui je suis prise en charge grâce à toi, et je suis en vie… ou du moins … » C’est là qu’elle réalise ce que lui a évité la jeune femme en intervenant. Zora aurait pu être violée si personne n’était venu à son secours. On l’aurait peut-être même retrouvée laissée pour morte le lendemain matin. Un joggeur aurait pu faire une macabre découverte et la fée n’aurait jamais revu ses proches. Les larmes lui montent aux yeux puis coulent doucement sur ses joues. Elle serre les draps de ses doigts tellement forts que ses jointures blanchissent. Ce sont des larmes de soulagement et de peur qui se déversent et tombes sur ses genoux.

Bien que prise en charge et gardée deux jours en observation, Zora craque et laisse les sentiments s’emparer d’elle. Quelques minutes durant, un silence s’installe dans la chambre d’hôpital aseptisée. Kylie ne dit aucuns mots avant que la jeune femme ne cesse d’être secouée par des spasmes. Elle sèche ses larmes et adresse un nouveau sourire à sa sauveuse. « Demande moi ce que tu veux, je ne sais pas comment te remercier … » Elle lui intime du regard de fermer la porte avant d’entreprendre une explication au sujet des Grimms.

« Je sais que tu es une … Grimm, parce que je suis ... un Wessen. » Elle tente un sourire genre ‘hey surprise’ avant de se raviser. C’est normal que Kylie ne l’ai pas vue Wogge car les fées ne changent pas de visage. C’est pour cette raison que rare sont celles chassées par les Grimms, si l’on oublie que les deux être s’entendent bien depuis des centaines d’années. « Mais je suis pas vraiment comme les autres … mon espèce est assez … secrète. Pas nocive du tout pour les humaines rassures-toi. » Elle a parlé à voix basse en priant pour que Kylie ne voit pas rouge et ne lui saute à la gorge. Zora ne souhaite pas parler de sa race, les Fées gardent le secret pour survivre, et s’il faut mentir elle le fera. Mais cela va être difficile, elles ont croisés leur regard à plusieurs reprise et il est certain que Kylie n’a jamais vu le visage de Zora changer pour devenir Hexenbiest.

Restées seules dans la chambre d’hopital, Zora et Kylie échangent quelques banalités avant d’aborder le sujet des Grimm. La fée sourit à l’idée d’aller toquer chez la Grimm en cas de pépin. Elle gardera cela pour elle mais globalement, Zora n’a besoin de personne pour se défendre. Ce soir c’est exceptionnel, elle n’avait pas rechargé sa bague correctement et elle n’a pu se débarrasser des importuns. A l’instant elle joue la fière mais si elle n’avait pas eu de sauveuse, elle aurait sans doute été violée et laissée pour morte à l’heure qu’il est. Un nouveau frisson la parcours pendant que des larmes lui montent aux yeux. Elle les bloque par principe mais l’émotion ne tarde pas à la submerger. Heureusement, parler des Grimm lui fait changer les idées et elle peut ravaler ses peurs et les garder pour plus tard.

Kylie explique qu’elle n’est pas comme les autres, sans doute parce qu’elle n’a pas été élevée dans une famille d’extrémiste anti wessen et pro humains. Zora sourit mais garde le silence un temps face à l’ultime question. « Tu ne vas pas me croire … » dit-elle en se remémorant la dernière fois qu’elle a annoncé à quelqu’un qu’elle était une fée. Même pour les Grimm, cette espèce est quasiment disparue. C’est pourquoi elle hésite à balancer le même bobard que d’habitude, mais renonce au dernier moment. Kylie a vu sa nature et lors du wogge, son visage ne s’est pas transformé comme le ferait celui d’une Hexenbiest. « Il faut que tu me promette de garder le secret. C’est important, je pourrais être tuée, et pas que par des Grimm … » Une fois en confiance, elle prend une grande inspiration et se lance.

« Je suis une fée. En allemand c’est spitzbübisch schönheit... » Elle se mordille la lèvre inférieure en attendant la réaction de sa sauveuse. L’hopital est calme à cette heure tardive et Zora n’entend pas son téléphone bipper, annonçant la réponse inquiète d’Aiden à son sms.

Voilà c’est dit. Zora n’en avait pas vraiment parlé depuis qu’elle est arrivée à Portland, peu de gens sait ce qu’elle est au fond d’elle. Sa nature profonde est enfouie et doit le rester à cause de l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de ses épaules. Le risque de se faire pourchasser, que ça soit par des Grimms ou par des Wessens, ayant le désir de s’approprier la poussière de fée. Abattue dans son lit d’hôpital, elle plante son regard dans celui de Kylie. Elle soupire de soulagement lorsque la jeune femme lui assure garder son secret. Comment lui faire confiance ? Zora n’a pas le choix. Seulement, la suite des questions augmente son malaise. Lui en dire plus ? La laisser écrire dans son livre au sujet des fées ? Non, impossible.

Zora secoue la tête, lèvre scellées par la peur de se voir chassée pour sa poussière. « Je ne préfère pas, c’est … délicat. » Elle fige son regard sur ses pieds cachés par les draps blancs. Kylie est piquée par la curiosité et c’est tout à fait normal, quiconque le serait. Le secret des fées est bien gardé depuis des siècles pour éviter que cette espèce ne soit décimée. Mais ce secret est en partie née de l’initiative des Grimm, tolérant les fées et souhaitant les cacher à la face du monde. Zora hésite. « Tu n’avais jamais entendu parler de mon espère non ? » La confiance revient peu à peu. Après tout, cette jeune femme lui a sauvé les fesses sans arrière-pensée, l’a conduite à l’hôpital et a répondu aux questions de la police malgré qu’elle ait sans douté tué deux hommes. Zora décide alors de dévoiler quelques détails sur sa vie et sa qualité de Wessen sans pour autant donner ses failles avant que Kylie ne la laisse pour la nuit.

L’éclopée se redresse dans son lit avant d’ouvrir la bouche. « Non reste … Si tu n’a pas entendu parler de nous, c’est pour une raison précise : on a voulu nous dissimuler, même aux yeux des wessens. C’est pourquoi je te dirai des choses si tu jures que tu n’écriras rien et n’en parlera à personne … » En silence, Zora rassemble ses esprits en attendant de Kylie donne son assentiment. Une fois qu’elle a juré, la fée enclenche ses explications. « Nous sommes une très ancienne espèce, qui ne vogge pas du visage. Seules nos ailes poussent dans notre dos. C’est douloureux …. » Elle gesticule contre son oreiller, pestant intérieurement après la perfusion plantée dans le creux de son coude. « On peut voler, ça coule de source, et notre poussière de fée peu manipuler les esprits selon notre niveau de magie. C’est particulier … Certains peuvent aussi métamorphoser de petites choses naturelles en objets du quotidien. » Zora demande du regard à ce que Kylie lui porte le géranium posé devant la fenêtre. Elle détache une feuille de la plante et la pose sur sa table de chevet. Concentrée, elle ordonne à la feuille de se transformer en pièce de 25cts. « Cela ne durera pas plus de 24h vu ma force physique … Voilà, je ne peux pas t’en dire plus. Pas trop dur à digérer ? »

Elles échangent un sourire en attendant la suite. Zora commence à fatiguer, la discussion devrait bientôt prendre fin. « En tout cas, je serai ravie de te revoir Kylie. Laisse-moi ton numéro ? »

C’est important pour Zora de garder le contact avec la jeune femme l’ayant sauvée plus tôt dans la soirée. Elles ont parlé de wessen et la fée a dévoilé pour la première fois depuis longtemps son identité secrète. Elle a appréhendé que Kylie ne la dénonce, la traque ou cherche à tirer profit de sa situation, mais Zora tend à lui faire confiance. Finalement, la jeune Grimm griffonne son numéro et quitte la pièce, non sans saluer Zora d’un utlime sourire.

Seule dans son lit d’hopital, la fée fixe le blanc du mur en face. Si Kylie n’était pas intervenue, quelqu’un l’aurait sans doute trouvée le lendemain, morte ou presque, et on l’aurait transportée à la morgue ou en soin intensif. Elle aurait été violée, maltraitée et traumatisée. La course à pied, c’est terminée, se jure Zora en serrant sur drap sur sa poitrine. Aucun infirmier ne doit plus passer avant le lever du jour, elle se décide à essayer de dormir. Le matelas est inconfortable mais l’épuisement et les émotions de la soirée l’emportent dans les bras de Morphée en peu de temps.