Ma p'tite femme, Tatiana, avait pu prendre des vacances. Comme le gîte pouvait comprendre une personne de plus, et que justement quelqu'un était devenu ami de la famille, j'appelais Althéa pour savoir si elle pouvait poser des congés sur la même période, ce qui ravit mes deux autres femmes. Ma collègue occasionnelle acceptait avec joie avant même que je lui donne la destination ! Je lui donnais le lieu, le coût, même le trajet alors que c'est moi qui prendrait le volant.

Le jour J, comme d'habitude un jour de départ, je me planquais dans un coin ou obéissais aux ordres du grand manitou si bien que lorsqu'Althéa frappait à la porte j'allais l'ouvrir. Je la saluais et la fit entrer. Je l'aidais à porter ses valises. Alors que Tatiana avait fait déjà fait le bilan quelque chose la chiffonnait. Je soupirais doucement : toujours le même manège. Je décidais d'aller à la voiture et commençais à charger laissant les femmes à leurs affaires.   Une fois tout bouclé et tous dans la voiture, ça y était, c'était bien les vacances !

Je regardais dans le rétro et vis Althéa couler une larme.

"Oh ben t'en fais pas, ça va être chiant mais quand même !"

Je me pris une tape de la part de ma femme et souriais. Elles se mirent ensuite à rire. Nelly commençait déjà à détailler tout le programme, faut dire qu'elle et Tatiana nous ont planifié un tas de trucs :

"Direction le Canada ! Alors déjà y'a 5 heures de route environ pour passer au Canada pour Vancouver. On va visiter toute la ville ! On va aller voir le parc Stanley, au bout de Vancouver en péninsule, tu verras c'est super beau ! En face on traversera le Lions' Gate Bridge. On ira voir la baie Burrard, Chinatown, on va goûter des trucs chelou ça sera drôle !  Le quartier des affaires vite fait, c'est que des gros gratte-ciel, mais y'a des vieux immeubles à voir au milieu. On passera une journée dans le quartier commercial du centre, puis ceux un peu plus loin aussi…On se baladera sur West End, c'est un parc en face du quartier des affaires, tu verras c'est sympa et tout…"

Et elle continuait de lui décrire les quartiers, sortait même les plans, les explications qu'elles avaient imprimé. Elle lui fit un cours d'histoire, un cours de gé, une revue people… Je la laissais parler, trouvant ça intéressant, mais je dis à Althéa qu'elle avait le droit de l'assommer aussi. J'avais allumé le poste radio pour avoir une musique de fond. Je pensais alors à la pause et demandais à Althéa :

"Nous ferons une pause à Seatlle, tu connais Althéa ?"

Cela s'insérait dans un blanc que me laissait enfin ma fille. Si la réponse d'Althéa était négative je pouvais passer par quelques trucs connu là-bas, comme les serveurs de Microsoft, la Space Needle (tour typique blanche avec une espace de soucoupe en haut), le troll de Frémont...

Je ne comprenais pas pourquoi Althéa était si émue de partir en vacances, et nous comprenions mieux sa réaction lorsqu'elle nous en mentionna les raisons. Comme je partais en vacances avec trois femmes, je prévoyais bien le coup de s'arrêter en chemin. Nous faisions donc une bonne petite pause pour que je me dégourdisse les guibolles et repose un peu les yeux. Nous profitions même d'une sorte d'auberge pour prendre un truc chaud avant de repartir. Ah ! Ouais, qu'est-ce que j'aime ces moments en famille !

Je surveillais mon petit monde et m'assis à une table. Je passais commande en me rappelant ce qu'aimait Althéa : le chocolat chaud ! Nous regardions autour de nous et dehors en échangeant quelques mots. Nelly et Tatiana relayèrent Althéa à la pause pipi. Une fois nos tasses vides, je me dirigeais vers le serveur, mais l'addition venait d'être réglée par ma chère collègue hyper heureuse d'être en vacances. La petite souris m'avait bien eu sur le coup et s'en justifiait.

"Ah t'inquiètes, t'mas bien eu cette fois et ok j'te mettrais pas tout l'temps dans du coton. Et t'sais un aut' truc ? ben dans ma famille, en vacances, on se fait des surprises un peu comme ça, jamais rien d'vache."

Je lui lançais un clin d'œil significatif, elle faisait partie de la famille, alors que nous sortions rejoindre la voiture. Y'avait encore pas mal de bornes avant Seattle. Et comme Nelly se faisait chier, elle lançait un jeu avec Althéa dans lequel je me trouvais également piégé. L'une donnait une lettre, l'autre le thème, et go… cela leur tint un bout de temps. Nous arrivions à Seattle. Aux abords de la grande ville, je décrivais le quartier à notre amie touriste. Je lui montrais les serveurs de Microsoft de loin, puis allais vers la Space Needle et m'arrêtais à côté du troll de Frémont...

Une fois cette péripétie passée, nous rejoignions la frontière où j'avais besoin d'une pause. Nous nous arrêtions donc en pleine nature au milieu de la forêt à une dizaine de kilomètres de la frontière. Comme Tatiana ne voulait pas conduire, je me tournais vers Althéa:

"Hé ! ça te dirais de conduire un peu ?"

Oui, j'étais prêt à lui confier ma bm, tout était en ordre et elle était assurée. Je surveillerais tout de même en étant en passager. Mais sur le peu d'intervention que nous avions fait en voiture, je connaissais sa capacité d'anticipation ou de faire face aux conneries de la route.

Althéa prit le volant avec joie. Ma fille ne me laissa pas le choix que de m'installer à l'arrière avec ma femme. les premiers cent kilomètres je regardais le trajet et faisais attention à la façon de conduire de la petite souris. Puis la monotonie du paysage eut raison de ma vigilance. Ma petite femme s'endormit, Nelly tarissait de mots. Je restais éveillé et donnais quelques indications à Althéa pour ne pas que nous nous perdions. Nous arrivâmes enfin à Vancouver. Là notre conductrice ne se sentait plus l'âme d'une pilote et prendre la casquette d'un taxi ne lui allait pas. Je reprenais le volant jusqu'à notre hôtel en commentant ce que l'on pouvait voir d'intéressant en passant. Je spécifiais même les endroits ou trucs que l'on allait revenir voir.

Mes petits exposés ne trouvaient plus bien de public à cause du trajet. Je leur signifiais enfin notre arrivée et leur pointais du doigt l'hôtel. Je me garais plus loin et décidais d'aller voir que les chambres étaient bien dispo avant de décharger les bagages. Nous parcourions les quelques mètres sur le trottoir en regardant nos premiers canadiens. Nelly se moquait de certains spécimen que nous croisions. A l'hôtel c'est ma femme sui prit les devant. Elle s'occupait des papiers et de la diplomatie. Je restais en retrait avec les filles  et attendais le feu vert.

Nous montions nos affaires après deux voyages. Je fis le second avec ma fille seulement. De retour, Tatiana était avachie sur le fauteuil de notre chambre et Althéa en étoile sur le lit. Je souris et posais ce que j'avais dans les mains sur la petite table à l'entrée. La chambre était spacieuse. Celles de Nelly et Althéa, en colloc pour les vacances, était aussi grande, mais avec deux lits. En regardant les petites femmes aussi fatiguées, je posais mes mains sur mes hanches et lançais:

"Vu votre entrain, dois-je comprendre qu'on sort pas c'soir ? J'paye plus l'restau ?"

La petite manie que prenait Althéa ne m'amusait guère. Je la pris à part après notre bon repas au restaurent en bas et lui dis que je n'avais pas envie qu'elle recommence encore à payer un truc sur la note et me faire passer pour je ne sais qui auprès du serveur. Pour la rassurer sur son indépendance, je lui émis l'idée qu'elle pourrait nous payer un repas entier si ça la chantait.

Sur le retour de la chambre je trouvais Althéa un peu bizarre, mais je mis ça sur le compte de la fatigue en voyant les têtes de ma femme et de ma fille en même temps. Pendant le repas j'avais donné la suite des hostilité, mais comme elles ne m'avaient pas bien écouté je leur redonnerais ses informations au petit déjeuner. J'avais déjà planifié ma grac' mat'.

Une fois dans le lit ma femme ne comptait pas dormir de suite. J'espérais que ma fille et notre amie n'allait pas nous entendre. Je tendis mon oreille de Hundjäger et écoutait les sons alentours. Althéa se tourna peu et s'endormit très vite. Ma fille tourna un peu plus longtemps et finit par tomber dans les bras de Morphée. Nous avions donc feu vert. Puis nous tombions l'un à côté de l'autre et nous embrassions amoureux comme au premier jour. J'appréciais particulièrement les vacances moi !

C'est dans le courant de la nuit que notre amie nous fit une surprise : un cauchemar. Nous arrivions tous très vite à ses côtés pour la rassurer et lui demander ce qui se passait. Je m'assis à côté d'elle et me collais comme je faisais avec ma fille. En nous racontant son histoire je suspectais déjà un empoissonnement, ponctuel ou régulier, un truc de vampire ou un autre wesen du genre qui ne lui voulait pas que du bien. Ces histoires me prouvaient en passant qu'il n'y avait pas qu'avec moi que cette petite catastrophe ambulante opérait. Je souris et la rassurais du mieux que je pouvais et incitais tout le monde à retourner se coucher. Nous restions quelques minutes encore avec elle. Pour l'heure nous allions finir cette nuit que j'espérais longue et sans autre problème. Tatiana repartait se coucher en frôlant l'épaule de la petite souris, puis Nelly qui partait en la serrant dans ses bras et enfin moi qui la recouvrait et lui déposait un bisou sur le front comme une petite fille.

Le reste de la nuit se déroula sans encombre, ou bien j'étais plongé dans un coma. J'ouvrai les yeux et vit ma femme. Je lui dis bonjour, grognais un peu et la porte s'ouvrit en grand avec deux jeunes femmes enjouées que cette nouvelle journée commence. J'oubliais un peu trop souvent que ma fille aussi était une Hundjäger aux oreilles avisées. Elle nous le faisait souvent depuis son adolescence. Elle attendait de nous entendre parler et bouger avant d'entrer dans la chambre comme ça. Je soupirais et me relevais sur mes coudes en rendant le large sourire qu'elle me donnait. Je vis alors apparaître Althéa derrière elle.

"Alors, bien dormi toutes les deux ?"

La petite souris semblait bien s'être remise de sa perturbation de cette nuit. Alors qu'elle reprenait d'ailleurs sur ce sujet et me demandait si je comprenais, je hochais la tête. Je repensais à la différence qu'il y eut entre nos entrainement en base et la toute première fois où j'ai entendu une réelle balle ennemie sifflée près de mon oreille. Cette situation de danger, de solitude alors qu'on est entouré de collègue… Mais je me souviens aussi des mots, des amis. Je secouais donc positivement la tête dans un premier temps, puis souriais et, au moment où elle me dit partir chercher ma fille, j'eus le réflexe d'un père envers sa fille et l'embrassais telle une enfant sur la joue.

Je me préparais et attendais Tatiana avant que nous descendions en amoureux main dans la main par les escaliers. Nous allions prendre notre petit déjeuner ! Moment haut combien important de la journée et d'autant plus en vacances et en famille ! Nous prenions place et elle me parlait d'Althéa, qu'elle considérait plus comme une adulte que moi. Je l'écoutais et changeais effectivement de posture. Elle se sentait bien avec nous et, bien qu'elle nous donne ses émotions brutes de fonderies, oublié ses frayeurs quelque part. Alors que les deux filles arrivées en même temps que le serveur, je lui glissais que nous allions rester à l'écoute et passer de bonne vacances.

Le serveur prit ce que nous allions prendre en boisson chaude. Des serveuses déposèrent des croissants, confitures, tartines… Nous avions bientôt une table bien garnie. Je répondais la question d'Althéa:

"Aujourd'hui je pensais aller sur les quais, voir les bateaux, les grands resto et puis quelques monuments contemporains qui ont été construits en front de mer. Si vous êtes intéressées, nous pourrions même faire un musée, ou alors un tour de bateau dans la baie pour voir la ville à partir de la mer. Cet aprèm nous verrons pour faire un petit tour de la baie et traverser. Demain, comme il va aussi faire beau, je voulais faire une grande promenade dans "Seymour provincial park". C'est peut être plus Vancouver, mais j'ai aussi besoin de vert !"

Toutes les petites femmes m'écoutaient attentivement. Je n'avais pas pris la décision tout seul. Je n'étais pas le seul chef en vacances, Tatiana participait beaucoup, et Nelly ne se gênait pas pour donner son avis. Ce qu'elle ne manqua d'ailleurs pas de faire à l'instant, tournée vers Althéa :

"T'as vu comment papa parle bien quand il planifie ! On dirait un général guide touristique à la retraite"

Je lui répondais de façon taquine et me mis à siroter mon café. La discussion était libre et j'écoutais à présent ce que Nelly avait repéré et voulait faire aussi, puis la petite souris aussi.

Après ce bon petit déj, nous nous préparions pour commencer par le port. J'étais à peu près sûr de la réaction d'Althéa et ma petite famille : cela ne les bottaient guère !

'J'étais à peu près sûr de cette réaction.  D't'façon j'comptais pas rester là longtemps !"

L'occasion fit qu'une calèche de touriste passait. J'avais rien de spécial contre les bourrins, mais je trouvais ça un peu cul cul. C'est pour ça que j'hésitais un moment. Althéa me convint car elle me disait payer, cette fois cela n'était qu'un avantage, et puis mes deux petites femmes étaient convaincues. Je pliais à la volonté de ses dames et regardais le paysage en soupirant. Puis le guide était pas mauvais et finit par retenir mon attention. Je reconnais qu'en fait je ne me suis pas ennuyé.

Une fois cette balade originale terminée dans le centre, nous marchions pour que je leur montre les grands resto et grands bâtiments contemporains du centre. Je trouvais cela moche, mais impressionnant. Je comprenais donc l'envie d'Althéa de voir des arbres, de la nature, avoir de l'air !

"Bon, ok, c'est clair que je sens bien que vous avez besoin d'air. On va bouger !"

Nous mangions à un snack et repartions pour chercher la voiture. Après une heure de route, je me garais sur l'un des immenses parkings aux abords du parc provincial de Seymour. Je pris le sac pour nous quatre dans lequel j'avais mis des gâteaux et surtout de la flotte. Je marchais devant et respirais à pleins poumons ce bon air frais. Althéa semblait ne pas beaucoup se satisfaire de cette balade en forêt. Je souriais en montant de la surprise que je leur réservais. Nous marchions plus d'une heure sur la piste montagneuse pour attendre le lac du mont Elsay.

Nous arrivions au bord du lac qui miroitait son environnement alentour. C'était magnifique. J'allais proposer de faire une pause ici lorsque mon amie s'assit avec satisfaction et émerveillement.

"Je m'en doutais que ça allait vous plaire ! Hé, regardez ! "

Mes sens de Hundjäger venait de sentir une biche qui se rafraichissait pas très loin. Ma fille la mitraillait en photo et faisait une cartographie complète des lieux. Je souriais aux côté de ma femme. Toutes reprenaient leur souffle et sentaient cet air paisible. Nous nous installions là un petit moment pour faire notre pause. Je regardais ma montre et calculais le temps que nous pouvions rester. Il nous fallait tout de même tout redescendre et retourner en ville, en pensant manger entre temps. Résultat : nous avion encore du temps devant nous.

"Sur le retour, je pense que nous pourrions tester le petit restaurant en bas, il semblait sympa et pas trop cher. Puis, on est plus en ville, les gens doivent bien manger par ici"

Je dépliais ma carte du secteur et la regardais tout en veillant sur le repos de mes petites femmes. Je pensais pouvoir aller voir le bras de l'Indian, une rivière non loin. Je soumis l'idée à mes loutres :

"Hé, y'a le bras de la rivière Indian en contrebas. J'me disais qu'on pourrait aller voir ça… C'est à …"

Avant qu'elles ne me demandent le temps que l'on allait mettre pour y aller et savoir si c'était loin, je regardais l'échelle, mesurait grosso modo la distance et fis pareil pour le temps.

"… à environ une grosse demie heure. Alors ?"

Même s'il était clair que le terrain n'était pas à notre avantage et que c'était une belle aventure que cette descente, qu'est-ce que l'arrivée valait le coup  ! Un paysage magnifique, une vue superbe, nous étions chanceux d'assister à ce spectacle que la nature nous offrait. La petite souris s'empressa de capturer l'instant qu'elle se dit mettre dans son salon. Je respirais à plein poumons un grand sourire au lèvres. Ah que ça faisait du bien !

Après une bonne dizaine de minute, 700 photos plus tard et une dizaine de points de vue différents, je réussis à convaincre Althéa et ma fille de rentrer. Althéa nus paya le restaurent et nous mangions largement à notre faim. Nous ne payions pas si cher que cela à la fin et cela faisait doublement plaisir à Althéa. Nous étions tous satisfaits de cette belle journée.

Le lendemain je fis visiter le golfe à mes petites dames avec un magnifique tour en bateau. Les nuages nous offraient peut être un temps moins radieux, mais une perspective sur la ville et la mer qui était tout a fait particulière et belle, unique à capter également. Nous terminions la soirée à flâner sur les quais (du bon côté on va dire). Nous achetions des salades et mangions sur une place sympathique. Nous terminions nos vacances par diverses visites et enfin du shopping, entre trucs inutiles, souvenirs et fringues.

Nous rentrions à Portland plus fatigués qu'à l'aller, mais tellement plus détendus et sereins. Nous faisions une halte et changions trois fois de conducteur, ce qui me permit de profiter un peu du paysage.

A l'arrivée, Nelly restait coucher chez Althéa, "pour finir leur discussion". Je la laissais avec confiance et un horizon de petite soirée entre amoureux avec ma belle. Je savais que je reverrais Althéa le lendemain. Elle avait programmé un "tri des photos". Sachant qu'elle et ma fille avait mitraillé tout ce que nous avions vu, nous allions bien en avoir pour l'après-midi. Mais bon, Althéa y tenait et ça me ferait un jour de repos de plus. Pourquoi être en retraite si on en profite pas un peu ?

Nous passions donc le lendemain tranquillement installés chez Althéa à regarder les photos, les sélectionner, rigoler, nous rappeler des trucs arrivés sur les lieux, des personnes louchent, d'autres sympa, quelques moqueries et milles merci encore de la part de la petite souris. Je n'aurais jamais eu de vacances aussi cool, et j'en étais fier ! C'est ainsi que se terminèrent nos vacances entre amis.

FIN