→ Mon histoire ne fut pas vraiment un long fleuve tranquille, mais je m'en suis accommodé sans déprimer. Je suis né dans le Nebraska, dans la ville d'Alliance. Oui, il n'y a pas grand monde qui connaisse, mais je suis fier d'être du mid-west. Mon père est français et vient d'Alsace, ma mère est américaine, née dans le Maine. J'ai aussi un frère, Romain de quatre ans mon cadet. Nous nous entendons plutôt bien. Je parle les deux langues couramment. Il y a même des fois où je peux être déconcertant en plaçant un mot d'une langue dans l'autre. Cette petite particularité se voyait davantage dans mes jeunes années, je ne suis pas vieux, mais aujourd'hui cela se remarque moins. J'ai déménagé de nombreuses fois: d'abord dans une petite ville de l'Oregon, lorsque j'avais 10 ans. Je ne me souviens plus du nom parce que nous y avons passé seulement une année. Nous sommes allés ensuite en Californie, où mon père ne trouva pas sa place dans le bâtiment. Nous sommes remontés dans le Nord de ce même Etat, sans grand succès non plus. Ma mère décida de nous changer d'air, et nous partîmes pour le Vermont. A ça pour le changement d'air, ce fut radical ! Nous avions toujours habités la campagne, mais là nous retrouvions l'ambiance du Nebraska.

Mon père ne coupa jamais, et en aucun cas, ses liens avec sa famille en France. Alors que j'avais 14 ans, il eut un contact d'un groupe américain en France qui lui offrait une place. Il décida de saisir l'opportunité. Après de maintes discussions avec ma mère, mon frère et moi, nous faisions nos valises pour ce pays dont notre père nous avait tant parler sans jamais que nous y voyagions. Jy 'ai passé de belles années, mais c'est aussi la période où je découvris que j'étais un wesen. Je pouvais me voir et sentir de façons différentes. J'eus d'abord peur de ces nouvelles sensations, mais ma mère, de qui je tenais ce "don" comme elle l'appelait, m'enseigna comment réagir. Je me demandais alors si mon frère était lui aussi un wesen. Mon père lui était un être humain, pas tout à fait ordinaire, puisqu'il savait pour notre "monde". Ma mère passa beaucoup de temps pour m'inculquer les bienfaits et les tords que nous procurait cette vie. J'appris donc à vivre avec ce don. Finalement, mon frère n'est pas un wesen, mais il sait lui aussi, et il en rigole. Je fis ma scolarité en France et m'orientais vers un bac général. J'hésitais ensuite pour mon avenir professionnel. Aider mon père m'enjouais beaucoup. Son entreprise nous offrait enfin des perspectives d'avenir. J'obtins mon bac et décidais de repartir aux Etats-Unis pour en savoir plus sur mes origines. En effet, ma mère m'enseignait ce qu'elle savait sur notre nature, mais comme les bisons d'Amérique avait disparu, les Schwarz Bison étaient très peu connu. Elle m'apprit qu'une tante habitait Portland, et que je pourrais plus en savoir là-bas.

Conciliant cette recherche personnelle et mon projet d'avenir, je me lançais dans l'entrepreneurial. Mes diplômes suffisaient à ce que mon Cv soit lu et apprécié d'une entreprise de transporteur-livreur à Portland. J'acceptais de me soumettre à leur période d'essai. Mon départ de France fut déchirant. Je laissais ma famille pour me lancer dans l'inconnu et prendre un envol incertain. Mes parents et mon frère restèrent en France, et je partais rejoindre cette tante que je ne connaissais pas trop. Elle était plus âgée que ma mère. C'était une cinquantenaire qui avait la pêche et qui m'accueillit à bras ouverts. Je me fis différentes connaissances et passais le permis international. Le permis de conduire que je venais d'obtenir en France n'était pas valable ici, enfin qu'un temps. Je vécu une autre période sombre de ma vie à cause d'un cancer qui emmena ma tante, il y a deux ans (un peu après mes 20 ans). Je broyais du noir pendant trois mois. Ma famille à l'autre bout du monde me soutenait tant bien que mal malgré tout. L'entreprise m'a gardé et est celle où je travaille à présent. Le boulot était un exutoire, jusqu'à mes premiers congés. D'habitude les gens sont contents d'être en congés... mais là je devais vraiment me trouver quoi faire. Je suis alors rentrer dans une association de Portland permettant d'aider des gens qui n'en ont pas les moyens physiques ou financier, à réaliser différents types de travaux. Je trouvais mon bonheur là dedans et réussis à faire mon deuil grâce à des gens en or. J'ai hérité de la maison en périphérie, dans les quartiers résidentiels. L'entretient est fait, mais il m'est difficile de la finir de payer. J'en suis là à présent, entre finir de payer mon chez-moi, travailler et rechercher mes origines avec les pistes que ma tante me donna avant de mourir endormie ce matin ensoleillé... Elle m'avait dit la veille: "Ce n'est pas parce que tu as tout les atouts en jeu qu'il te faudra les jouer en premiers". Je garde tout ces enseignements en moi et regrette parfois sa présence. Je n'ai pas encore croisé de Grimm, ou alors je ne le sais pas...

La première Grimm que j'ai croisé n'était pas l'expérience que j'attendais. Casey est une jeune serveuse charmante, mais sarcastique. Lorsqu'elle croisait mon regard alors que je venais de woge, je savais qu'est-ce qu'elle était, mais pas elle ! Beaucoup pensent que je suis dingue d'autres me le disent plus ouvertement, mais j'ai tissé des liens... disons d'amitié avec elle, et j'ai commencé par lui expliquer ce qu'est un Grimm. Depuis que je la connais, mon monde a été bouleversé, et ce fut d'abord le monde à l'envers. Je m'interroge beaucoup sur notre "relation".

J'ai fait aussi la connaissance de beaucoup de gens en or, j'ai même rencontré un autre Grimm dans la police de Portland; un blutbad, un vampire centenaire, une sang mêlé (chat sauvage et lion...)... Cette année est très riche en découverte !

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