Anastasia se trouvait devant l’hôpital, mais elle ne savait si elle devait y aller ou pas. Elle avait prit un rendez-vous avec le psychologue, le docteur Sullivan, mais elle ne savait pas trop si elle devait y aller. Il avait sans doute eu de nombreux rendez-vous annuler parce que les patients n'étaient pas venus, surtout le premier. Zia avait un peu peur d'y aller, la plupart des gens pensent que d'aller voir un psy est admettre qu'on a un problème. La jeune femme n'avait pas de problèmes, mais aprés les événements de la nuit ...  où Robert avait faillit mourir, la police lui avait conseillé de parler avec un psychologue. Et lui avait donné les coordonnées de ce médecin. Zia avait simplement peur, parce qu'elle n'avait finalement pas grand chose à dire, Robert allait bien, et tout était comme avant, ou presque. Et puis, elle ne savait pas du tout ... ce qui allait se passer dans le cabinet du psy.

Elle prit son courage à deux mains, et dans une grande inspiration, elle entra dans la salle d’accueil. Elle s'y présenta et on lui indiqua la salle d'attente. Zia prit place sur une chaise, et se cacha derrière un magazine. Elle ne lisait rien de toute façon elle se fichait un peu de la vie des stars, elle préfère penser à la sienne et à celle des gens qui lui sont proches. Celle de miss machin, qui sort avec monsieur bidule ne l'intéresse pas vraiment. Mais elle voulait pas qu'on la voit. C'était sans doute un peu bête. Et maintenant, Zia ne pouvait qu'attendre que le psychologue l'appelle dans son cabinet. Bien qu'elle avait peur, cela avait aussi un petit côté excitant, de découvrir ce qui se passait derrière cette porte fermée. Elle leva les yeux vers l'horloge, et vit qu'il avait déjà dix minutes de retard, mais c'était bien connu que les médecins ne sont jamais à l'heure. Aller, elle attendait encore cinq minutes, puis elle aurait une bonne excuse pour quitter les lieux, et revenir plus tard, ou peut-être pas. Soudain la porte du cabinet s'ouvrit...  

Zia ne savait pas du tout ce qu'on fait dans le cabinet d'un psychologue, la jeune femme voyait bien que le docteur Sullivan faisait tout pour la mettre à l'aise. On l'avait envoyé ici pour faire un suivi aprés l’enlèvement de son ami Robert, et sa maigre participation à l'enquête. Peut-être les policiers, ou dieu sait qui, pensait qu'elle avait besoin de parler des événements. Mais la jeune femme n'en ressentait pas vraiment le besoin. Elle avait perdu sa mère durant son adolescence et n'avait pas vu de psy pour autant. Elle avait juste pleurer pendant des jours, puis peu à peu la vie avait reprit son cours normal, elle était retournée au lycée, elle avait retrouvé ses amis, et ses journées tristes, c'était peu à peu rempli de rire, Steven et Jack l'avaient bien aidé dans ce domaine.

"B-Bonjour Docteur" commença la jeune femme en suivant le docteur dans son cabinet, trés spartiate, elle s'attendait à voir l'énorme divan, mais il n'y avait que deux chaises et un grand bureau. Zia soupira et alla s'asseoir sur l'une des chaises, puis regarda le décor autour d'elle. L'endroit était trés sommaire, avec un bureau, un ordinateur, deux chaises et une plante verte, sans doute pour égayer la pièce. Le docteur ouvrit la fenêtre pour laisser entrer un peu d'air, mais cela ne rafraichit pas la jeune femme, qui se sentait mal à l'aise.
'Je veux bien un verre d'eau" répondit Zia à la proposition du jeune homme de voire quelque chose de chaud, mais elle préférait boire un verre d'eau bien fraiche pour essayer de sentir un peu mieux. Elle avait suffisamment chaud comme ça.
"A vrai dire, on m'a envoyé ici, suite à l’enlèvement de l'un de mes amis, je ne sais pas trés bien ce que je dois dire. Et puis s'est sans doute lui qui devrait venir ici, pas moi" dit Zia pour expliquer un peu la situation au docteur. Elle jeta un coup d’œil sur la feuille que le docteur venait de poser devant lui, où figurer le nom et prénom de la jeune femme.

Zia regardait l'homme qui se trouvait en face d'elle, il faisait de son mieux pour la mettre à l'aise, elle pouvait le sentir. Mais ce n'était pas sa faute, elle ne voyait pas du tout ce qu'elle faisait ici et encore moins ce qu'elle devait lui dire. Il lui demanda de parler de l'enquête et de ce qu'elle avait vu, en fait, elle n'avait pas vu grand chose dans l'histoire. Elle avait passé plus de temps à attendre qu'il se passe quelque chose, qu'à faire quelque chose dans l'histoire.  Le jeune médecin revint sur une autre question, avant qu'elle ne puisse répondre. Il lui demanda ce qu'elle faisait comme métier. Zia soupira et se demandait toujours ce qu'elle pouvait dire à cet homme qui l'aiderait à aller mieux, surtout qu'elle allait trés bien, et que ce serait sans doute plus Robert qu'elle, qui devrait se trouver ici.
"Je suis libraire" répondit simplement la jeune femme, de toute façon, il n'y avait pas grand chose de plus à dire sur le sujet.

"Concernant l'enquête, je...  j'ai téléphoné à la police quand la disparition de mon ami m'a paru étrange. Après je n'ai fait qu'attendre que tout soit fini. "expliqua la jeune femme. Zia n'avait rien pu faire pour aller secourir son ami, dans le sens bagarre, ou ce genre de choses. Mais elle était contente d'avoir pu passer ce coup de téléphone, même si cela avait sans doute paru bizarre à la standardiste, elle avait tout de même envoyé les gens qu'il fallait et lancer la machine pour sauver Robert. La jeune femme prit son verre d'eau en main, et but une autre gorgée, tranquillement. Que pouvait-elle dire de plus à cet homme, qu'est-ce qu'il voulait vraiment entendre, elle n'arrivait pas à comprendre. Zia reposa son verre sur le bureau du docteur et croisa les bras, en attendant d'autres questions de la part du médecin.

Zia avait beaucoup de mal à comprendre ce qu'elle faisait là. Contrairement à la majorité des gens, elle ne pensait pas que les gens qui vont voir des psy sont fous, ou ont des problèmes mentaux. Toutefois au cours de sa vie, elle n'avait vraiment éprouver le besoin de se confier, enfin à un psy pour savoir ce qu'il pensait de sa vie. Si elle avait des soucis, elle parlait avec es deux amis, ou son frère, bien qu'elle ne voyait pas souvent ce dernier, et qu'il lui manquait. Mais elle avait aussi l'impression de paraitre idiote de ne pas savoir quoi dire face à cet homme. La jeune femme se creusait la tête pour trouver quelque chose de profond et de pertinent à dire, mais elle ne trouvait rien de bien ... utile. C'était pire que d'être interroger à l'oral devant tout une classe, alors qu'on se trouve toute nue. Non pas que cela lui soit déjà arrivé. Mais elle s'imaginait comment on devait sen sentir mal à l'aise dans ce genre de situation, et bien là c’était pire.

"Je sais pas quoi vous dire. Il me semble que mon quotidien n'a pas changé. Je continue de travailler, en ce moment, c'est plutôt calme, aprés ... le rush de la sortie du dernier roman à la mode." fit Zia avec le sourire. C'était justement ce roman là, qui avait conduit Robert et sa tonne de carton dans la boutique où elle travaillait. La jeune femme avait finit par le lire, c'était l'histoire d'un groupe de créatures qui vivaient parmi les êtres humains, mais que seule certaines personnes pouvaient voir. Elle avait trouvé l'histoire intéressante, et peut-être un peu... réaliste. Bien que ce genre de créature ne pouvait pas exister. Le silence s’installa à nouveau, et la jeune femme se sentit à nouveau mal à l'aise face à cet homme. Elle fit un petit sourire, et se mit à jouer nerveusement avec le zip de sa fermeture éclair de son sac à main.

Zia se tenait face au docteur, et ne savait donc pas très bien ce qu'elle devait lui dire. Le jeune homme lui demanda si elle avait vu quelque chose qui lui avait semblé étrange, si tout le monde avait agit de façon normal. Elle ne comprenait pas trés bien où il voulait en venir. C'est vrai, mise à part que des gens avaient fait des choses affreuses à d'autres êtres humains, et qu'ils avaient pu être arrêté par la police, elle n'avait rien vu d'étranges.
"Non, tout le monde était normal. Mise à part ces fous qui tuent d'autres êtres humains. Mais c'est un peu dans la nature humaine de faire des choses comme ça. Il y en a malheureuse qui trouvait leur bonheur dans le fait de faire mal aux autres. Mais au fond, je pense qu'ils ne sont pas heureux malgré tout. Ils ont un ... problème" fit Zia sans trop savoir quel autre mot, elle pouvait employé pour qualifier ces gens. Elle soupira et elle était contente de ne pas être le genre de personne à trouver normal de faire du mal aux autres.

La jeune femme se leva pour observer par le fenêtre du cabine ce qui était entrain de se passer, et vit un couple qui était entrain de s'embrasser, une jeune infirmière qui poussait un fauteuil roulant, avec un petit garçon assit dessus. Et puis une femme qui marchait en regardant son portable, de là, elle avait envie de lui dire lève la tête, parce qu'un homme aussi dans son portable arrivait dans la direction opposée. Et comme supposait par Zia, les deux personnes se télescopèrent.
"Oops" fit Zia avec un petit sourire, personne ne s'était vraiment fait mal, et peut-être que ce serait l'occasion d'une rencontre amicale ou même plus comme elle pouvait le voir dans ses livres. Au même moment, un grand bruit se fit entendre derrière la porte du cabinet du docteur, et soudain dans un grand fracs cette dernière s'ouvrit. Laissant entrer un homme.
"Docteur, je dois vous parler" fit-il en s'asseyant dans le fauteuil que Zia venait de quitter, il ne remarqua pas d'ailleurs la présence de la jeune femme dans le coin de la fenêtre.

Zia regardait la fenêtre quand elle entendit l'arrivée de cet homme en fanfare. Elle ne savait pas du tout ce qui se passait, mais quelques minutes plus tard, le médecin lui demanda si elle avait un frère. Elle fronça les sourcils, et se dirigea donc vers la salle d'attente, et se retrouva face à un homme qui affirmait s'appeler Steward, la jeune femme ne comprenait pas trop. L'homme était de dos, et il se retourna vers elle. Zia put alors reconnaître son oncle, un homme qu'elle n'avait pas vu depuis trés longtemps. Quand elle était enfant, ses parents lui avaient expliqué qu'il était partit quelque temps dans un hôpital car il était malade. La petite fille n'avait pas comprit, et elle s'était toujours senti trés proche de son oncle. Et puis il était parti pour se faire soigner et elle ne l'avait jamais revu. Mais que faisait-il ici?

"Oncle Owen?" fit-elle timidement en fronçant les sourcils, elle ne comprenait pas trés bien ce qu'il faisait ici, et elle n'était même pas sûr que ça soit lui. Il se retourna vers elle, et fronça les sourcils en la dévisageant, elle n'aimait pas beaucoup son regard. O,n aurait dit qu'il était perdu, ivre ou fou. Elle ne savait pas trés bien, quel adjectif donnait peut-être les trois à la fois.
"C'est moi, Zia!" ajouta-t-elle croyant qu'il ne la reconnaissait pas, ce qui pourrait être le cas, après tant d'années loin l'un de l'autre. D'ailleurs c'était lui qui lui avait donné ce surnom, quand elle était petite. Il lui sembla voir un éclair de lucidité passait dans son regard, mais sans comprendre ce que cela signifiait. Elle le vit se mettre à pleurer, et il tomba assis sur un fauteuil.  

Zia ne comprenait pas son oncle, que pouvait-il dire par là. Qui était ses hommes, ces monstres. Il devait sans doute encore être malade. Petite fille, elle n'avait pas trés bien de quel genre de maladie, il pouvait bien s'agir, mais aujourd'hui, elle comprenait qu'il avait une maladie mentale. Pourtant autrefois, il était gentil, toujours rieur, quand elle avait fait une grosse bêtise, c'était à lui qu'elle en parlait, parce qu'il serait parler à son père, pour qu'il ne la gronde pas trop. Et puis, c'était avec lui qu'elle allait faire des parties de pêche, à la piscine, ou bien des balades en forêt, ou promenade à cheval, ou toutes autres activités des enfants. Il avait été un deuxième père pour elle, mais du jour au lendemain, il était devenue étrange, craintif, paranoïaque. Et il ne voulait plus quitter sa maison. Puis un jour, il était partit, et son père, qui était aussi le frère de son oncle, lui avait dit qu'il était malade et qu'il avait du se rendre dans un hôpital. Mais personne ne l'avait emmené le voir, et peu à peu, il était devenu qu'un souvenir, un merveilleux souvenir. Zia lui avait écrit plusieurs lettres quand sa mère était morte, mais sans réponse.

Et voilà qu'elle retrouvait dans le cabinet de ce docteur, alors qu'il n'était même pas un patient, et qu'en plus elle se trouvait ici en même temps. Est-ce une coïncidence, était-il là pour elle, ou pour trouver de l'aide auprès du docteur. Son oncle parlait d'hommes étranges, des monstres à qui il devait de l'argent. Elle ne comprenait pas tout, elle voulait bien croire qu'il ait des soucis avec des prêteurs sur gage, ou des gens dans le même genre. Mais elle ne voyait pas le rapport avec des monstres qui se trouvent partout autour d'eux. Le médecin demanda si il avait reçu des menaces ou vu des gens bizarres, elle ne comprenait pas sa question, quand il rectifia qu'il s'adressait à elle.
"Hein?" fit-elle surprise que le médecin accorde de l'importance aux divagations de son oncle. Elle l'aimait vraiment comme un père, mais il était un peu fou.
"Non, je n'ai vu personne" répondit-elle ne haussant les épaules, tout cela était bien trop compliqué pour elle. Et tout cela commençait à lui faire peur.
"Assis-toi" dit-elle à son oncle , en s'avançant vers lui pour l'aider à se poser sur un fauteuil dans la salle d'attente, puis elle se dirigea vers la petite fontaine d'eau pour lui servir un verre d'eau, bien qu'il aurait sans doute besoin de quelques chose de plus fort comme un café. Zia leva le regard vers le docteur Sullivan, comme si il pouvait faire quelque chose pour eux.

Zia écouta le docteur, il n'avait pas tort son oncle n'était sans doute pas fou, mais traumatiser par quelque chose, mais quoi? Ses parents n'avaient réussi à trouver ce qu'il avait, et elle était trop jeune à l'époque pour pouvoir comprendre ce qui arrivait à son oncle. Elle soupira et le regardait dessiner des créatures étranges, et qui pourtant semblait assez familier à la jeune femme. Elle avait déjà vu ce genre de dessins, mais cela n'était sans doute qu'un représentation, ces créatures ne pouvaient pas exister. Elle secoua la tête sans savoir ce qu'elle devait faire pour venir en aide à son oncle. Le docteur lui posa tout un tas de questions sur l'état de son oncle, et Zia se rendit compte qu'elle ne connaissait pas les réponses, elle avait grandit dans l'ignorance et oubliant peu à peu son oncle. Elle n'avait pas posé de questions, sans doute parce que personne n'était en mesure de lui répondre. Mais elle se rendait compte aujourd'hui, qu'il fallait qu'elle pose des questions, et qu'elle trouve une idée pour aider son oncle.

"Oncle Owen, je te promet de trouver des réponses, et de t'aider" fit la jeune femme, elle ne pouvait pas le garder chez elle, déjà parce qu'il n'y avait pas de place, elle habitait un studio, et n'avait pas de lit supplémentaire à lui proposer. Mais elle se sentait pas la force et le courage de prendre soin de lui chaque jour. Heureusement Aiden lui proposa une solution alternative, et l'amener dans une association, un centre qui pourrait prendre soin de lui. Pendant que la jeune femme trouverait les réponses.
"Je ne sais pas où il vit" répondit la jeune femme à la question, du docteur, sans doute à Portland, mais elle en était pas sûr. Zia accepta qu'il se rend dans ce centre pour l’accueillir et promit à son oncle de venir le voir aussi souvent que possible. Elle se redressa vers le docteur, avec le regard plein d'espoir, mais aussi avec de nombreuses questions dans la tête.